Rechercher dans ce blog

vendredi 28 mars 2014

(Me) corriger


Les définitions de ce verbe sont nombreuses et illustrent bien ce qu’est la correction d’un texte dans la vie d’un écrivain. En voici quelques-unes, choisies pour ce billet (source : dictionnaire Larousse) :

  • Faire disparaître un défaut, une erreur
  • Réparer quelque chose, ou le ramener à la mesure, à l’équilibre par un effet contraire (ex : corriger la sévérité de ses propos)
  • Punir quelqu’un
  • Frapper quelqu’un.

C’est par jeu que j’ai conservé les deux dernières définitions, bien sûr. Les corrections que subit Colonie(s) en ce moment, si elles sont nombreuses et profondes, visent à l’améliorer autant que j’en suis capable. Et pourtant, que de paragraphes, de personnages supprimés, de détails inutiles, de scènes entières sont en train de passer à la tronçonneuse ! Une vraie correction en règle, à sabrer ce qui ne fait pas avancer l’histoire. Je le veux sec et sans gras, ce roman.


Si j’avais mieux préparé mon premier jet.

Si j’avais écrit un synopsis détaillé par scène avant de commencer.

Si j’avais lu la Dramaturgie de Lavandier avant.

Aurais-je perdu moins de temps ?
Rien n’est moins sûr.


Un premier roman possède un côté initiatique. Dans mon cas, il s’agit de ma première confrontation à la longueur, à des journées, des mois d’écriture. Jamais je n’avais fait ça auparavant. C'est aussi la première fois où j'ose parler de ce projet, livrer son synopsis à l’avis de mes amis, sans me décourager à l’arrivée des critiques. J’ai appris à prendre du recul, monter à 20 000 pieds, regarder ce pavé avec froideur comme un chantier dont il faut déblayer les gravats pour voir surgir la construction terminée. J’apprends enfin à supprimer des passages que j’aimais, des morceaux que j’avais travaillés avec soin et qui n’ont qu’un défaut : l’inutilité. Les fameux darlings. Pour faire ça, deux ou trois mois à ne pas toucher ce manuscrit ont été salutaires.


Il m’était nécessaire de passer par ces étapes pour comprendre comment je dois travailler. J’ai découvert en essayant, en me trompant, en reprenant, en me trompant encore, ma méthode, qui n’est ni celle des amis, ni celle des livres, qui puise ici et là des bons trucs mais n’existe que pour moi. Si j’avais travaillé autrement, j’aurais moins appris et expérimenté. Et cela me permet de lire aujourd’hui La Dramaturgie en poussant des « oh ! » et des « ah ! » d’émerveillement, tellement je découvre de pistes d’amélioration possible pour mon texte dans cet ouvrage remarquable de limpidité.


Je ne suis pas pour autant certaine que Colonie(s) fera in fine un bon texte. Par contre, lui et moi nous serons corrigés l’un l’autre. Je ressortirai de cette phase de corrections aussi transformée que lui, débarrassée des hésitations et questions que je me posais au début de l’aventure, et avec l’envie de me lancer dans d’autres projets sans tarder. J’ai lu des articles sur la définition d’écrivain. Celle-ci me convient : quelqu’un qui écrit et qui, lorsqu’un texte est terminé, en commence un autre. Et puis un autre ensuite, et encore d’autres après. C’est tout moi, ça.

Pour en terminer sur ce thème, j'ai fini les corrections des deux nouvelles qui doivent sortir ce printemps/été :
- En Adon, je puise mes forces chez AOC numéro 32 (après sa publication chez Walrus)
- Flashmob, chez Val Sombre dans le cadre de l'anthologie "Ce signe étrange apparu en ville"

Par contre, je viens de soumettre ma Poursuite, écrite durant les 24 h de la nouvelle, auprès de deux maisons, en espérant qu'au moins l'une d'entre elles aime mon petit texte amusant steam-punk.

Au fait, les 24 h de nouvelle vont avoir une nouvelle édition en mai 2014 (la date exacte est en cours de vote), l'occasion d'écrire une nouvelle bonus sous contrainte. Si c'est aussi sympathique que l'an dernier, ce sera un très bon moment productif pour moi.
Et j'ai toujours Externalisé à terminer, ainsi que ma nouvelle quantique, et peut-être encore une autre...

Il est important aussi de se préserver des moments de "respiration" entre deux séances de corrections !


4 commentaires:

  1. Vive les corrections ! Quant au premier roman, moi je trouve que le second peut se révéler dans la même lignée. Pas forcément publiable mais qui est plus abouti encore et qui démontre notre capacité d'évoluer en fonction des remarques.
    Bref, que du bon. Go go go miss !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour tes encouragements ! Evoluer, c'est la clé de la réussite !

      Supprimer
  2. Article passionant ! Je suis heureux que la « Dramaturgie" te serve, il est clair qu’avec des livres comme ceux d'Yves Lavandier et John Truby, on gagne pas mal de temps, ou du moins, ce n’est jamais du temps perdu… J’ai hâte de lire un jour Colonie(s), et de t’en entendre parler aux Imaginales ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Eh bien, moi aussi j'ai hâte ! Mais je veux aussi prendre le temps de faire les choses comme il le faut, mais sans perdre de temps. Donc je fais un premier "round" de corrections et j'ai de gentilles alphas qui vont me faire un premier retour au moins sur un bout... C'est un peu l'Everest, mais si je progresse sans me décourager, j'arriverai en haut, c'est sûr ! Merci pour tes encouragements !!

      Supprimer

Vos commentaires :