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dimanche 27 avril 2014

L'Oeil accueille : une chronique sur Princes de la pègre de Douglas Hulick


Ce billet inaugure une nouvelle série de chroniques : celles de mon compagnon de route. Mon mari est un gros lecteur de SFFF (encore plus que moi, je crois bien, et j'enrage) et il m'a paru intéressant de vous faire part d'un de ses gros coups de cœur de l'an dernier. (Il m'a même donné envie de lire le bouquin aussi, d'ailleurs !)


Titre : Princes de la Pègre

Auteur : Douglas Hulick

Editeur : L’Atalante

Nombre de pages : 470

Quatrième de couverture : Dangereuse cité qu’Ildrecca, où il ne fait pas bon s’aventurer si l’on n’a pas l’œil vigilant et la main prompte à la riposte. Pour sa part, Drothe s’y sent à son aise. Il traque la rumeur pour le compte d’un parrain local tout en arrondissant ses fins de mois dans le trafic de reliques impériales. La pègre a de beaux jours devant elle… Du reste, les trois incarnations de l’empereur qui se succèdent sur le trône sont trop occupées à se chercher des noises pour en prendre ombrage, tant qu’aucun meneur n’émerge pour unifier la canaille. Jusqu’au jour où Drothe met la main sur un livre très convoité qui pourrait bien causer la chute de l’empire. Entraîné tambour battant dans une aventure qui le dépasse, il n’imagine pas les dangers qui l’attendent et les sacrifices auxquels il va devoir se résoudre, révélant au bout du compte une étonnante intégrité au service des siens : le peuple de la pègre.

A lire absolument si on aime : Les intrigues bien fichues et pleines de rebondissements, les personnages complexes, les environnements travaillés et cohérents, les récits « immersifs ».

A éviter si on cherche : De la Fantasy avec un guerrier un magot, un nain rigolo qui partent faire une quête trop balèze et accomplir leur destin ! Ah oui, et les Dragons aussi.

L’avis du critique :

La « Librairie de l’Atalante » est un découvreur de talents. Un éditeur qui sait prendre des risques et donner sa chance aux jeunes auteurs. Souvenons-nous de Pierre Bordage et ses Guerriers du Silence ; plus récemment le Melkine d’Olivier Paquet chroniqué ici !

Douglas Hulick en est encore un bel exemple. Certes contrairement aux 2 auteurs cités plus haut, il est américain, mais c’est son premier roman, qu’il a mis plus de 10 ans à construire ; et quelle réussite ! Sur la cinquantaine de romans que j’ai lu en 2013 ; et même avec le recul d’une année, c’est sans conteste celui-ci qui m’a le plus marqué.

Pourquoi ?

Tout d’abord son côté « immersif ». Ecrit à la première personne, on est tout de suite dans le vif du sujet : Une fin d’interrogatoire « musclée » qui donne au héros, Drothe, le premier fil d’une intrigue passionnante qu’il va s’échiner à rembobiner jusqu’au dénouement : Un complot qui pourrait faire vasciller l’autorité même de l’Empereur. Le récit n’a aucun temps mort : une fois ouvert on ne le lâche plus jusqu’au dénouement… et là on demande la suite ! Non que le roman ne se termine pas, mais après quelques jours Ildrecca et ses intrigues vous manquent !

Le héros ; surprenant et attachant. Surement pas le meilleur épéiste, ni le plus fort, mais sans conteste le plus malin, le plus organisé, et intégrant son propre code de l’honneur qui fait qu’il tisse des liens très fort avec un entourage dévoué ; avec la « Famille ».

Drothe et Degane (son compagnon le plus proche) : On pense parfois au Souricier gris et Fafhrd.

Ildrecca (la ville ou se déroule le roman) et l’environnement ne sont jamais décrits précisément, mais si bien intégrés dans le récit que tout nous paraît naturel, presque familier : On se promène dans les ruelles, on s’imprègne de l’ambiance du marché, on se pince le nez dans la puanteur des égouts, on lance des signes imperceptibles à des informateurs, on « sent » les changements d’humeur de la foule, on évite à tout prix de croiser les Gardes Blancs, on se cache à l’approche d’un Prince Gris, on choisit soigneusement ses mots lorsqu’on rend compte à son employeur, on se méfie de la magie bien qu’elle puisse être utile à l’occasion, on manie la rapière et le poignard (Hulick est escrimeur), et même si on doit affronter la trahison, les gardes blancs, les princes gris, la magie, et pour couronner le tout une frangine assez compliquée, on trouve une solution pour renverser la situation (ou pas) !

Bon, vous l’aurez compris, cela fait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à me plonger dans un roman aussi passionnant. Très franchement je n’arrive pas à lui trouver de défaut.

La suite est parue il y a quelques mois aux US : « Sworn in Steel » (Serment d’Acier ?) et j’espère que L’Atalante aura la possibilité de l’éditer rapidement chez nous.



Le petit plus du livre : La magnifique couverture signée Larry Rostant qui donne parfaitement le ton de l’ensemble.
Mention spéciale à l'excellente traduction de Florence Bury.




2 commentaires:

  1. "On pense parfois au Souricier gris et Fafhrd »

    On a vu pire comme référence, bravo pour cette belle chronique ;)

    PS : la chronique est signée sous le nom de Dominique Lémuri, c’est normal ? Pourquoi ne pas utiliser un autre pseudo, histoire de bien différencier les auteurs du blog ?

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  2. Merci beaucoup, Escrocgriffe. En fait, je squatte le blog de madame car c'était une première tentative pour dire les trucs que j'avais envie de dire mais sans me faire de blog à moi. C'est parti d'une l'info de l'Atalante sur ce bouquin : apparemment ils n'en ont pas vendu assez et ne pourront peut-être pas publier la suite. Ca m'a mortifié. Du coup je me suis mis à mettre des critiques un peu partout et madame a eu la gentillesse de me proposer son blog. Je me suis pris au jeu et j'en mettrai d'autres. Si elle est d'accord je prendrai mon pseudo : André Woodcock (comme Algernon pour ceux qui connaissent cette faramineuse BD). Merci encore et a bientôt aux Imaginales ?

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