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mardi 28 juillet 2015

Le roi des fauves d'Aurélie Wellenstein



titre : Le roi des fauves
auteur : Aurélie Wellenstein
éditeur : Scrinéo
nombre de pages : 284

4ème de couverture :
Accusés de meurtre, Ivar, Kaya et Oswald sont injustement condamnés à un sort pire que la mort. Enfermés dans un royaume en ruines, coupés du monde, il leur reste sept jours d'humanité. Sept jours pendant lesquels le parasite qu'on leur a inoculé va grandir en eux, déformant leur corps et leur esprit pour les changer en monstres, en berserkirs, ces hommes-bêtes enragés destinés seulement à tuer ou être tués. Commence alors une course contre le temps, effrénée, angoissante, où les amis d'hier devront rester forts et soudés, pour lutter contre les autres... et surtout contre la bête qui grandit en eux. Existe-t-il une issue ? Existe-t-il un salut quand son pire ennemi n'est autre que soi-même ?

A lire absolument si on aime :
Les « buddies stories » autrement dit les histoires d’amitié
Les animaux pour ce qu’ils sont vraiment
Les récits à rebondissements

A éviter si on cherche :
Les poneys et des paillettes, a fortiori les poneys pailletés...

L'avis du critique :

Dévoré en deux jours, ce roman jeunesse m’a emportée. Attention au terme « jeunesse », votre petit neveu de 8 ans pourrait bien claquer des dents car l’auteur n’a pas peur d’aborder la violence dans ses textes.  Par contre, un jeune un peu plus aguerri y trouvera son compte sans aucun doute, et un ado aussi. Et puis les adultes mal grandis comme moi, également.

Bref, c’est très bien fichu, d’abord parce qu’on est dans la tête des personnages, bien que le roman soit écrit à la troisième personne. L’auteur a l’habitude de manier les rouages de la peur et du suspens, car les scènes de poursuite, d’errance dans la forêt, de captivité sont immersives et on tremble pour les protagonistes.

Ensuite, l’histoire est prenante, une quête classique avec ce que cela comporte d’espoirs et de déceptions. La cohésion du groupe s'érode au fil des pages et de cette affreuse condamnation à devenir berserkirs sous sept jours. Très habilement, Aurélie Wellenstein fait basculer peu à peu le point de vue humain vers le point de vue animal, sans idéalisme et on y croit, que cet état semi-sauvage finit par devenir plus enviable que celui des pauvres humains, seulement humains, prisonniers d’une société cruelle où les puissants les affament et les gardent sous leur totale sujétion.

C’est un roman de fantasy initiatique, avec un parti-pris audacieux : celui de fuir comme la peste le happy end à tout prix, et de signer un texte ramassé, nerveux, profondément humain tout en démontrant un amour de l’Animal sincère, celui que peut-être nous portons tous en nous. Ce n'est pas moi et mon œil du lémurien qui dira le contraire.

Encore une plume à suivre, donc ! (d’ailleurs j’ai lu aussi le Cheval et l’ombre et je suis dans la découverte de Chevaux de foudre…)

Le petit plus du livre : La couverture époustouflante d’Aurélien Police dont j’espère un jour admirer une exposition des œuvres originales. Un grand de l’illustration contemporaine.

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