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vendredi 23 décembre 2016

De mes legos de quand j'étais petite




En rangeant et triant la cave de la maison de mes parents, je suis retombée sur un trésor de mon enfance : mes légos. Ce jeu de construction a été un de mes jouets préférés, je construisais et déconstruisais des maisons, des châteaux, des tas de trucs. 
Comme j’étais une petite fille soigneuse (surtout à partir du CM) je conservais les boites, et on y trouve encore parfois les notices, toutes les pièces et même les publicités de l’époque. Vous savez, ces petits catalogues qu’on trouve parfois dans les boites de jeu ? J’en ai retrouvé un qui date de 1974. J’avais 10 ans  à l’époque. En le lisant et en le parcourant plus de 40 ans après, je me suis dit que cette petite trouvaille méritait largement un billet, surtout que nous sommes à la période de Noël. 

Alors, le look fait très années 70 (la couronne de fleurs, hum, ça le fait moyen. A 10 ans, j’ai dû trouver ça très ringard), autrement le discours est quand même pas mal intéressant. Quand on l'ouvre, ça donne ça : 



La première chose qui saute aux yeux, c’est l’absence de rose. Ce rose chamallow qu’on assène aux petites filles dans la presse et dans les magasins aujourd’hui. Ce rose qui veut dire : « T’es une fille » voire « T’es QU’une fille ». Ce rose infamant pour les garçons qui snobent souvent les pages de catalogues de jouets « réservées aux filles ». En 1974, regardez bien, il n’y en avait pas. D’ailleurs, je n’en portais pas, à part sur les robes de princesse que ma mère me cousait (et attention, j’étais plus souvent la reine qui commande, que la princesse qui minaude). J’ai eu du rouge, du bleu marine, du blanc, du vert, des tas de couleurs, mais du rose… c’était une couleur réservée à certaines occasions (ah si ! j’ai eu une robe longue blanche et rose pour le mariage d’une cousine. Oui, longue, c’était la mode à l’époque)
Donc des couleurs franches. Pas de mièvrerie.


là où il y a une croix, c'est que je l'avais...
Ensuite, les thèmes : là, c’est plus mitigé côté modernité/non sexisme. La brochure met l’accent sur la famille (papa, maman, les enfants : à l’époque, les divorces étaient rares, et les couples homosexuels tabous. Une autre époque, on est d’accord), sur la maison, avec ce que ça peut signifier en sous-main de répartition des rôles entre la maman et le papa, mais regardez les photos : on invite la petite fille à construire des maisons, à jouer avec des voitures, des avions etc. J’ai eu une boite avec un moulin à vent à construire, j’adorais ce truc un peu sioux à monter. On n’est pas venu m’offrir un carrosse rose tiré par des licornes… !! Beuârk !
 


































Mais le plus intéressant, c’est le dos de la brochure :





 où l’on dit que les garçons peuvent autant jouer à la poupée que les filles au vaisseau spatial. En 1974. Je ne sais pas vous, mais je n’ai pas l’impression qu’on ait fait évoluer dans le bon sens la façon dont on propose des jouets aux enfants. Pour Lego, à l’époque, on pouvait offrir les mêmes boites aux filles qu’aux garçons.
Un autre bémol : le premier paragraphe qui sous-entendrait que les filles sont moins habiles que les garçons. Là, je rigole doucement (quand je vois le nombre de mes copines qui ont des doigts d’or et pas seulement pour les travaux d’aiguilles... j’en connais une qui a construit le bassin extérieur de ses poissons, elle se reconnaitra)
Enfin, voilà. Peut-être qu’à l’époque Lego cherchait juste à attirer les petites filles dans les jeux de construction pour élargir son marché. N’empêche, j'aimais bien cette idée que fille ou garçon pouvait bien jouer à ce qui lui plait.

2 commentaires:

  1. Gros coup de blues à la lecture de ton article, j'ai parfois l'impression qu'on régresse sur tous les niveaux... En espérant que ça change ! Merci pour ce billet perturbant...

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    1. C'était curieux, les années 70... je viens de retrouver un tas de Mickey de l'époque, qui sent un peu le moisi ^^ Curieuse d'en relire quelques uns. A coté de ça, la BD en particulier et la presse se permettaient des trucs qui seraient portées aux gémonies aujourd'hui au nom du politiquement/sexuellement/religieusement correct. Quand tu relis les magazines de l'époque, tu prends parfois un coup de blues, mais aussi sur certains trucs tu te dis que les messages ont évolué dans le bon sens (sur le respect des femmes, en particulier). Mais c'est un vrai choc culturel.

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