Voici quelques informations bonus sur
ma nouvelle « Fers et Talons » qui vient de sortir dans
le fanzine « Piment et Muscade » numéro 17.
L’appel à textes « Escarpins,
bottes et talons » m’a tout de suite évoqué les claquettes.
Pendant des années, j’ai pratiqué cette discipline pétillante
remise récemment au goût du jour par le film « The Artist ».
J’ai eu envie de parler dans l’histoire de mon amour de la danse
(et des danseurs) en général et des claquettes en particulier. J’ai
mis dans mon personnage Gilles, le professeur, toute la tendresse que
j’ai pour tous ceux qui m’ont enseigné avec patience une petite
partie des mystères de cet art.
Si vous avez lu ma nouvelle, peut-être
aurez-vous remarqué la référence au conte d’Andersen « Les
chaussons rouges » ?
Ce conte parle de chaussures rouges
magiques qui, lorsqu’on les porte, ne peuvent plus être ôtées et
vous forcent à danser sans arrêt. La petite fille qui les chausse,
alors que le rouge est une teinte orgueilleuse, doit se faire couper
les pieds par le bourreau pour s’en défaire. On reconnaît bien là
la patte tendre et délicate d’Andersen… J’ai eu du mal à me
procurer un exemplaire de ce texte et je l’ai trouvé au milieu
d’un vénérable recueil des années 60. Après l’avoir lu, je
n’étais plus surprise qu’il ne soit à ma connaissance plus
édité de nos jours comme les autres contes. L’auteur a frappé
fort et en rajoute dans la cruauté à fin d’édification morale
des jeunes filles…
Cette histoire a inspiré les artistes,
dont deux qui m’ont influencée : en premier lieu, Kate Bush
et sa chanson « the red shoes » tirée de l’album
éponyme. Ce titre rythmé et original m’a trotté dans la tête
tout au long de la rédaction du texte. « You’re
gonna dance ‘til your legs fall off… » (« Tu danseras
jusqu’à ce que tes jambes tombent »). Kate Bush est
une artiste unique, fabuleuse, je lui dois certains de mes plus
grands frissons en musique.
Le deuxième artiste est bien sûr
Michael Powell et son film magnifique « les Chaussons Rouges ».
Dans cette œuvre, une danseuse classique est remarquée par un
metteur en scène d’une grande troupe de ballet. Il en fait sa prima ballerina, à
condition qu’elle consacre toute son énergie à la danse. Cet
accord fonctionne jusqu’à ce que la jeune fille tombe amoureuse du
compositeur d’un ballet écrit spécialement pour elle : « les
Chaussons Rouges ». Ce film est un hymne à la création
artistique, à la couleur (je l’ai vu dans une version restaurée
flamboyante), à la danse aussi, bien sûr. Le ballet « les
Chaussons Rouges », intégralement présenté avec décors
oniriques et effets visuels remarquables pour l’époque, constitue
le point culminant de l’œuvre. À noter que ce sont des danseurs
professionnels qui interprètent les personnages danseurs du film, ce
qui renforce le réalisme des scènes de répétition et de ballet.
Voilà les éléments qui m’ont aidé
à construire ma petite alchimie personnelle. J’espère que vous
passerez un moment agréable en lisant ce texte !
ça lui fera les pieds à la petite orgueilleuse. ^^
RépondreSupprimerJe reconnais bien là ton esprit iconoclaste, tiens...:-D
SupprimerAh, voilà pourquoi ça me parlait ! J'avais oublié le conte, lu quand j'étais petite, mais quelque chose devait subsister et je cherchais, cherchais...
RépondreSupprimer:bravo: même si ça m'a un peu fait peur, hein, l'idée d'objets-succubes (brrrr).
Bienvenue sur mon blog ! hé hé hé, il faut bien avoir un peu la trouille dans une histoire fantastique...
SupprimerEn effet, ça me disait quelque chose ! J'ai lu ce conte il y a un ou deux ans dans "Les femmes qui courent avec les loups."
RépondreSupprimerEn tout cas j'ai trouvé que ta nouvelle est aussi un bel hommage à la danse - discipline exigeante et exclusive s'il en est.
Bienvenue à toi aussi, chère amie ! Merci pour cette appréciation sur la danse, c'est bien ce que je voulais exprimer dans cette histoire...<3
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