Titre : le goût de l’immortalité
Auteur : Catherine Dufour
Editeur : Mnémos
Nombre de pages : 249
Quatrième de couverture :
Mandchourie, en 2113. La ville de Ha
Rebin dresse ses tours de huit kilomètres dans un ciel jaune de
toxines. Sous ses fondations grouille la multitude des damnés, tout
autour s’étendent les plaines défoliées de la Chine. Le brillant
cmatic est mandaté par une transnationale pour enquêter sur trois
nouveaux cas d’une maladie que l’on croait éradiquée depuis un
siècle. Ses recherches le mènent à Ha Rebin, où il rencontre une
adolescente étrange. Avec elle, il va tenter de mener à bien sa
mission dans un monde qui s’affole : décadence américaine,
pandémie sanglante, massacres génétiques, conquête planétaire et
montée de l’extrémisme vaudou. Et affronter le rêve le plus fou
de l’humanité : l’immortalité, ou ce qui y ressemble…
Combien d’entre nous sont vraiment assez sages pour souhaiter
échapper à la grande roue ? La vie est une drogue terrible.
A lire absolument si on aime :
- La SF pure et dure
- Imaginer ce que pourrait être la Terre dans cent ans
A éviter si on cherche :
- De l’optimisme
l'avis du critique :
Ce roman bardé de récompenses m’a
soufflée. Peinture terrifiante d’un monde en déliquescence, la
survie au quotidien se paye au prix fort à Ha Rebin. Plus que
jamais, les hommes ne sont pas égaux : ceux qui vivent dans les
hauteurs des immeubles vertigineux bénéficient de conditions de vie
plus supportables que les damnés d’en-bas.
Le style est extraordinaire, les images
hallucinantes, l’univers cohérent. Le tout est dépeint avec
froideur par une narratrice cynique. Le passage qui m’a stupéfaite
est cet antre souterrain, aux références évidentes à l’enfer de
Dante, où les individus, fuyant une horrible pandémie, sont triés
dans des conditions dignes de la solution finale. C’est dur, sans
concession, sans espoir. L’auteur n’hésite pas à mettre dans la
bouche de son héroïne quelques opinions bien senties sur notre
monde dont le sien porte l'héritage et réussit ainsi à rendre ce
futur encore plus réaliste. Des trouvailles géniales : par exemple,
ne mettre de majuscules qu’aux noms d’éléments naturels (le
Bois, le Cuir, etc) et pas aux personnages ou aux noms de villes pour
faire comprendre au lecteur que pour les hommes du futur la Nature
mise à mal est bien plus précieuse que les humains. L’homme,
réduit souvent à l’état de réservoir d’organes pour les plus
riches, recherche parfois, on s’en étonne dans ce futur de
cauchemar, l’immortalité. Mais à quel prix ?
Une claque, une des grandes claques de
cette année pour moi en tous les cas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires :