J’ai eu envie d’écrire un petit
billet pour expliquer l’esprit de mes retours de lecture. Ce ne
sera pas trop long, promis.
Sur ce blog, je ne parlerai que des
livres que j’ai aimés : un peu, beaucoup, à la folie. C’est
pourquoi on n’y trouvera que des retours positifs. Je ne suis pas
sûre de savoir manier le fiel, et mon blog ne me servira pas de
défouloir. Les carrément mauvais, les écrits avec les pieds, les
pas relus, les daubes, je n’en parlerai pas. Ils finissent sur un
site de vente en ligne d’occasion à bon compte, bradés à la
brocante de mon patelin, et parfois même à la poubelle lorsque je
suis trop révoltée. Je n’ai pas envie de perdre mon temps sur ce
blog à démolir un livre et son auteur. Pourquoi ? Parce que je
ne finis pas ces bouquins-là. Un mauvais livre ne mérite pas que je
perde mon temps à aller au bout. J’applique depuis longtemps ce
que j’appelle « la règle des cinquante pages » :
si au bout de cinquante pages, un livre ne m’a pas accrochée, je
passe à autre chose. Il paraît que je suis généreuse, d’ailleurs.
D’autres lecteurs lâchent au bout des deux ou trois premières
pages.
J’ai été élevée dans une famille
où la règle était « on finit absolument et quoi qu’il en
coûte le livre qu’on a commencé ». Le respect absolu de
l’écrit, je suppose. Résultat, j’ai passé deux mois d’été
entiers (vers l’âge de quinze ans) à me taper un certain grand
classique en papier bible, avec la bataille de Waterloo en détails
si je me rappelle bien. Epouvantable pensum. Depuis, j’ai grandi et
vieilli. Un certain best-seller ésotérique planétaire, adapté au
cinéma d’ailleurs, a subi « la règle des cinquante pages »
et a fini au vide-grenier de mon village pour deux euros :
c’était bien fait pour sa tronche parce que ça ne valait pas
plus. Daniel Pennac dans ses « droits imprescriptibles du
lecteur » ne dit pas autre chose.
Aujourd’hui à quarante-huit ans, il
me reste combien de temps de lecture, si le ciel me prête vie ?
Quarante ans, en étant très optimiste, si je ne deviens pas sénile
avant. En quarante ans, le calcul est vite fait : si j’arrive
à lire un bouquin par semaine, ce qui fait beaucoup pour quelqu’un
encore en activité, il me reste 40x52 = 2080 livres à lire
avant de rejoindre les galaxies. C’est trop peu pour que je perde
mon temps avec des trucs qui n’en valent pas la peine. Par contre,
quand j’ai passé un bon moment, surtout avec un auteur peu connu,
j’ai envie de le remercier. Voilà, c’est aussi bête que ça. En
plus, j’ai tendance à perdre la mémoire, donc je me rappellerai
un peu plus précisément des ouvrages que je lis si je prends la
peine de les chroniquer…
Voilà pourquoi je ne parlerai pas de
mes déceptions de lecture mais uniquement de mes joies. Ça, c’est
vraiment moi.
C'est une belle philosophie ! Je la plussoie !
RépondreSupprimerMerci !! C'est gentil d'être passée !
RépondreSupprimerLe bouquin sur Waterloo (morne plaine), il n'était guère épais ou c'était un scandale ?
RépondreSupprimerAh non, pas 'Guerre et Paix', mais scandale, oui... Je ne m'en suis pas remise.
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