Titre : Le Melkine
Auteur : Olivier Paquet
Editeur : L’Atalante
Nombre de pages : 331
Quatrième de
couverture :
Dans le ciel à peine noir, les étoiles s’éteignaient une à
une. La brise souleva les pans de la cape d’Azuréa.
« Le
Melkine va quitte Néo-Aryanis dans quelques heures et se diriger vers
Babil-One.
— Enfin,
Pong ! J’ai réussi à retrouver sa trace. Tant d’années à attendre, tant
d’années à espérer, toujours arriver trop tôt ou trop tard. L’occasion,
maintenant.
— Le Melkine ne
se soumettra pas », dit Pang.
Azuréa se mit à rire. « Il n’aura pas le choix. »
Depuis trois cents ans le navire-école Melkine parcourt la
Galaxie, solitaire et vénéré, son algorithme de positionnement tenu secret. La
guerre que lui a déclarée Azuréa, la très médiatique dirigeante de la Fréquence
Banquise, met sa pédagogie et son idéal d’évolution de l’humanité en péril.
D’autant que ses élèves ne peuvent être insensibles à un
message en apparence si proche de celui qu’on leur enseigne…
Un space opera en trois livres.
A lire absolument si on aime :
Les romans-chorale
Des personnages forts et émouvants
Une science-fiction rigoureuse sans être lourde
Les relations élèves-professeurs
le space opera
A éviter si on cherche :
Honnêtement, je ne sais pas. Aucune contre-indication.
L'avis du critique :
Situé dans le même cadre que la nouvelle « le Khan Mergen »
de l’excellente anthologie « Destination Univers », ce roman nous présente un
univers où l’humanité a essaimé sur de multiples mondes lors de l’Expansion.
Les hommes se sont installés sur des planètes « calibrées » par un
conditionnement culturel. Ainsi on retrouve une planète reproduisant la vie et
la culture indienne, une autre plutôt européenne, une autre rassemble les
pratiquants d’une religion, d’autres expérimentent une connectivité absolue (les «
Transparents » vivent nus et exposés en permanence au regard des autres), et il
y en existe des centaines. Les habitants de ces mondes ne quittent jamais leur
planète et leur conditionnement qui leur permet de s’intégrer dans leur société fermée. Parfois, le
conditionnement pèse trop lourd.... Et puis, il existe le Melkine : vaisseau
libre à tous points de vue, il sillonne la Galaxie avec à son bord des enfants
confiés par leurs parents pour qu’ils échappent au conditionnement. Le Melkine abrite
des professeurs aux méthodes originales parfois. A la clé pour les élèves, après quelques années, la
possibilité de quitter le Melkine en étant maître de son destin et avec l’aura
que procure le fait d’être « un ancien du Melkine ». Dernière pièce de
l’échiquier : les Fréquences. Vaisseaux gigantesques chargés du transport des
messages et de la production de programmes diffusés dans leur sphère
d’influence, ils sont dirigés par des personnages aussi manipulateurs
qu’ambitieux…et l'un d'entre eux veut la fin du Melkine.
Je suis encore sous le charme de ce roman que j’ai dévoré.
Les personnages sont riches, intéressants, leurs interactions sonnent juste, la
peinture de l’adolescence est poignante (je me suis retrouvée comme une gamine
aux pages 316 et 317, devant une description de l’amitié à cette période si
particulière de la vie qui m’a profondément émue) et la relation
élèves-professeurs m’a fait rêver. Et les évènements, petits et grands, sont
vivants et réalistes.
Sur tous les aspects purement SF, ce livre est une totale
réussite. Sur la durée des voyages spatiaux et la dilatation du temps pour les
voyageurs, la rupture avec les mondes que l'on quitte, l'impesanteur à bord du
vaisseau, l'auteur ne laisse rien au hasard et satisfera les lecteurs les plus
pointilleux, je pense. Certaines scènes m’ont mise à genoux : en particulier le
départ du Melkine, lorsque les passagers sont tous endormis et où seul le
capitaine se fraie un chemin vers la cabine super protégée où l’attend
l’équipement qu’il doit enfiler pour piloter le vaisseau en accélération. Son
objectif est d’arriver à rester conscient le plus longtemps possible. J’avais
l’impression d’y être. C’est magnifique et ça a l’air vrai ! Je cite cette
scène, je pourrai en citer dix ou quinze de la même puissance évocatrice.
Le style est efficace, très poétique quand il s’agit de
décrire le Melkine ou la splendeur de l’Espace, plus dur lors des passages avec
l’inquiétante Azuréa, dirigeante de la Fréquence Banquise.
Le discours général est optimiste : l'humanité est riche de
ses histoires multiples mais ne doit pas rester figée par les conditionnements
: elle doit s'offrir les étoiles.
Je ne veux pas spoiler les détails de l’histoire, donc je
n’en dirai pas plus. J’attends le tome 2 qui doit sortir en juin avec
impatience. Une vraie claque, ce bouquin. Un space op’ de rêve.
Le petit plus du
livre :
La couverture de Manchu (elle représente un vaisseau des
Fréquences et le Melkine, comme une flèche d'argent qui file derrière !), et les annexes qui donnent
encore plus envie de savoir la suite !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires :