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dimanche 9 juin 2013

Demain, une oasis, de Ayerdhal


Titre : DEMAIN UNE OASIS

Auteur : AYERDHAL

Éditeur : Au Diable Vauvert
 
Nombre de pages : 245

Quatrième de couverture:

Moitié médecin, moitié technocrate à Genève, il avait un nom. Il n’en a plus. On le lui a retiré un soir, avec le reste de son existence. Une limousine devant, une derrière, un coup de frein, des portières qui claquent, un pistolet-mitrailleur, deux baffes bien assénées, une cagoule, des jours dans une cave sous perfusion et somnifères… Un kidnapping.

C’est au réveil que ça commence à clocher, quelque part dans un désert africain, à côté d’un vieillard gravement gangréné quand un commando humanitaire lui confie la responsabilité médicale du village dans lequel il l’abandonne…
 

Né en 1959 dans la région lyonnaise, Ayerdhal est auteur de plus de vingt romans et recueils. Il a obtenu le Prix Ozone pour Chroniques d’un rêve enclavé, le prix Tour Eiffel pour Étoiles Mourantes (en collaboration avec J-C Dunyach) et à deux reprises le Grand Prix de l’Imaginaire pour Demain, une oasis, et Transparences, thriller également lauréat du prix Polar Michel Lebrun.


A lire absolument si on aime :

La fiction proche de la réalité
L’humanisme

A éviter si on cherche :

Le confort intellectuel
 

L'avis du critique :

Une lecture pour se prendre des claques.

Mais pas que.

Le héros/anti-héros, dont on ne connaitra que le sobriquet « l’Interne », enlevé pour aider de gré ou de force à sauver des populations défavorisées dans une région africaine particulièrement pauvre, va vivre dans ce roman une métamorphose morale liée autant à la personnalité de ses ravisseurs qu’au rôle qu’on va exiger de lui. Forcé d’apporter des soins médicaux aux plus démunis, le héros va changer sa vision du monde et passer du cynisme au désespoir. En tant que lecteur, on n’en sort pas indemne, sauf avec le sentiment que la seule chose à faire pour aider un peu le tiers-monde serait de renoncer à notre vie et de suivre l’exemple de l’Interne : partir là-bas et œuvrer à soulager la misère. Car même avec des chefs d’État vertueux, visionnaires, intègres, l’Afrique ne s’en sortira pas sans que les pays occidentaux partagent leurs ressources. Malgré tous les efforts, les sacrifices, les petits pas, rien ne se fera sans une prise de conscience mondiale des priorités de l’Humanité. Que vaut-il mieux faire ? Envoyer des hommes dans l’espace, conquérir d’autres planètes au prix de considérables efforts financiers, ou consacrer une fraction de ce budget à la lutte contre la misère en Afrique ? Quel grand chantier privilégier, celui de l’épopée technologique et glorieuse, ou celui du partage et de la justice ?

Le roman se termine sur une malédiction, que j’ai reçue comme tous les autres lecteurs, en pleine face.

Mais à côté de ça, quelle magnifique galerie de personnages ! Dziiya, la patronne, pour qui la fin justifie les moyens, Marité, au passé de religieuse option terroriste, Le Chat et Golden, deux médecins enlevés eux aussi et qui mourraient plutôt que de retrouver la vie en Occident. Leurs relations faites de collaboration, de travail harassant et de bonnes engueulades les rendent peu à peu inséparables de l’Interne. Je ne parlerai pas plus de l’histoire et pas non plus des thèses défendues avec une langue admirable par Ayerdhal. C’est un roman engagé, dense, terrible, qui n'a pas volé son Grand Prix de l'Imaginaire. Si seulement, ce n'était que de l'imaginaire...
 

La phrase du livre : « Tout ça c’est l’égoïsme, l’Interne, uniquement l’égoïsme ».
 

Le petit plus du livre :

Les traits d’humour qui viennent parfois atténuer la dureté du propos.

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