Je suis très heureuse de publier ma nouvelle « In
oculis veritas » dans cette superbe revue. Mais comme ce billet est
destiné à chroniquer ce numéro et pas
seulement à faire ma petite pub personnelle, je vais commencer par le commencement.
Après un éditorial de Pierre Gévart, le numéro comporte six
nouvelles, toutes intéressantes et différentes, deux gros dossiers, et divers
articles.
Jean-Pierre Andrevon
signe avec maestria le premier texte, avec « Poussière » :
prenant, poignant, ce récit fantastique, primé en 2012 à Naples, décrit la
lente décrépitude de la vie, de la mémoire et du corps qui préfigure à mots à
peine couverts la condition humaine réelle. Quelques pages saisissantes !
Claude Ecken est l’auteur de la nouvelle suivante,
« Parole de chat », qui ravira tous les amoureux des félins. Peut-être
est-ce le fait que je vive depuis de nombreuses années sans animal à la maison,
je n’ai pas été très touchée par l’histoire. Elle est néanmoins très bien
écrite, autour d’un thème de SF répondant à des préoccupations bien
actuelles : l’expérimentation sur l’animal et la possibilité de
communiquer avec eux. La fin justifie-t-elle les moyens et un chat capable
de parler est-il toujours un chat ? Des questions fort pertinentes.
« Tarzan et moi » est la première publication de
Sébastien Socias où il tire un portrait fatigué d’une star finissant sa vie à
Las Vegas dans les années 70. Le récit servi par un style digne d’un vieux
polar se lit tout seul, d’une traite, laissant une légère amertume en bouche.
« In oculis veritas » : mon
« bébé »… C’est une nouvelle
fantastico-onirico-science-fictionnesque, qui n’était à l’origine qu’un petit
« gag » de 25 000 signes destiné en 2008 ou 9 à un concours de
nouvelles dont le sujet était « Diables et diableries ». Je n’avais
rien gagné et j’avais laissé dormir le texte dans un coin de disque dur. Je
l’ai retravaillé en 2012 sous la direction de Jean-Pierre Fontana, qui m’avait dit
« j’aime bien le début et ton style, mais je n’aime pas la fin ». Il
a bien eu raison de me défier ainsi ! Le « gag » a grossi
jusqu’à faire sa longueur actuelle et a complètement changé d’ambiance et de
fin, donc. Comme quoi, c’est loin d’être idiot parfois de ressortir des trucs
de son disque dur. Au passage, des bises à mes bêta-lecteurs de la Mare (et
d’ailleurs) qui ont sué avec moi sur ce texte.
Nicolas Lefebvre est l’auteur de « Rédemption »,
un texte de SF vraie de vraie. J’ai beaucoup aimé l’univers original et coloré,
les fleurs-cités et les ois’hôtes ainsi que ce personnage subtil de tueur troublé
par sa victime.
La dernière nouvelle, « les Retournants » signée
de Bruno Pochesci, m’a bien plu aussi : le style gouaillant et bourré de
jeux de mots, l’humour omniprésent, l’originalité de cette histoire de zombies
pas comme les autres m’a fait passer un excellent moment.
Après cette première partie dédiée aux textes de fiction,
viennent les dossiers et articles.
Le premier dossier est consacré à Christophe Vacher,
illustrateur, peintre, à qui l’on doit l’affiche 2012 des Imaginales. Il a à
son actif une brillante carrière dans l’animation, chez Disney, et est l’auteur
de « le départ du Boréalis », le magnifique tableau steampunk qui
fait la couverture de ce Lunatique. Sa biographie
est passionnante et son CV impressionnant.
Ensuite vient un article de Rémi Maure sur « les
oubliés de l’imaginaire ». Cette rubrique délicieuse nous fait découvrir
quelque auteur du passé que seuls les érudits connaissent. Ici, il s’agit d’Octave
Béliard, pour « les petits hommes de la pinède », une histoire d’homoncules
créés par un savant démiurge, écrite en 1927/28.
Suit le deuxième gros dossier du numéro : un long
article illustré et très complet sur une des grandes BD de SF : Valérian,
de Christin et Mézières, article construit par Franck « Zaïtchick » Jammes.
J’ai particulièrement apprécié les relations que l’auteur établit entre la BD
et l’actualité de l’époque, et la pertinence de ses analyses (en particulier
tout ce qui concerne les aspects politiques et idéologiques). Un très beau boulot.
Enfin, diverses rubriques et critiques :
-
BD par JP Fontana, qui se réjouit à juste titre
de la réédition de Creepy et Eerie chez Delirium.
-
Art et plus particulièrement architecture à
travers Claude Nicolas Ledoux et sa « cité idéale », utopie présentée
par Pierre Gévart.
-
Rubrique cinéma avec JP Andrevon qui revient sur
l’adaptation des romans de Tolkien par P Jackson, et le Hobbit en particulier.
-
Cinéma du souvenir avec une curiosité exhumée
par JP Fontana : « L’homme mécanique » par André Deed, 1921
-
Et une rubrique de critique de films bien
actuels.
Voilà en conclusion une revue complète, variée et qui
présente l’originalité de faire cohabiter des noms ô combien connus de l’Imaginaire
avec des débutants comme moi ! Donc, lisez Galaxies !
Merci Dominique pour cette chronique en ligne et tout particulièrement pour ces commentaires autour de "Tarzan et moi" dont je suis l'immodeste auteur.
RépondreSupprimerEt tant que j'y suis bravo pour "In Oculis Veritas", sachant que j'y suis allé moi aussi de ma petite auto-promotion sur mon propre blog :
http://lesartsausoleil.centerblog.net/84-lunatique-galaxies-la-sf-fran-aise-au-mieux-de-sa-forme
Bien cordialement
Sébastien Socias
Bonjour Sébastien, et merci de votre passage ! J'avais lu votre chronique sympathique via FB ! Bonne continuation en écriture !
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