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mercredi 8 juin 2016

Imaginales 2016, l’effet WOW !! (partie 1)



Je suis restée très statique ces derniers mois pour diverses raisons, une des principales était que je travaillais d’arrache-pied sur la dernière version du tome 1 de Colonie(s) et que tout week-end passé ailleurs est un week-end de moins consacré à l’écriture. 

Néanmoins, un évènement me fait quitter mes paysages d’Auvergne tous les ans, sans faute : les Imaginales à Épinal.

L’édition 2016 a été particulièrement intéressante, fructueuse, stimulante et réjouissante pour moi, et du coup, il me faudra bien deux billets pour raconter tout ça.

Voici donc la première partie de ma (presque) semaine passée à Épinal, avec un effet WOW ! indiscutable.
Après une journée passée dans le train, je suis arrivée le mardi 24 mai au soir à Épinal : il faisait tiède et sec, et après un dîner bien mérité dans ma crêperie préférée,

 je suis allée faire un tour à pied vers le parc du Cours. L’ambiance particulière, très « calme avant la tempête », m’a amenée à flâner tranquillement jusqu’à la nuit tombée en contemplant la bulle des sciences, nouvelle venue dans les structures dressées pour le festival, et en m’extasiant du nombre de petits barnums disséminés dans le jardin. 

 
Je suis rentrée à regret, j’aurais bien prolongé cette balade où j’anticipais les moments de rencontres et de retrouvailles à venir. Cependant, deux terrrrribles professeurs m’attendaient le lendemain, et pas question d’arriver avec les yeux au milieu de la tête ! 

Jour 1 : mercredi 25 mai : master-class « professionnaliser son écriture » animée par Jean-Claude DUNYACH et Lionel DAVOUST.

Le programme de la journée était copieux et le contenu très intéressant, bien que certaines notions m’étaient familières. J’en ai tiré plein d’enseignements, en particulier arrêter de me sentir illégitime à me dire « écrivain » ou « autrice » parce que cette activité ne me rapporte pas de quoi vivre. Le message des deux intervenants sur le sujet était très clair : on est écrivain lorsqu’on va au bout d’un projet d’écriture (peu importe qu’il s’agisse d’une nouvelle ou d’un roman) et qu’on met un point final à ses corrections, donc quand on estime qu’il est prêt à partir chez un éditeur. On est écrivain s’il s’agit d’une vraie histoire qu’on peut donner à lire, pas juste d’un recueil d’idées, ou d’un projet dans sa tête. On n’est pas écrivain si on se contente de rêver de l’être. Il faut obtenir un texte, comme dirait Elizabeth George, parce qu’on s’est installé avec discipline à sa table d’écriture pour bosser dessus.

L’expression « la colle au cul » de la même Elizabeth, quoique triviale, dit bien ce qu’elle veut dire. L’écrivain qui arrivera au bout d’un projet d’écriture ne sera pas forcément le plus génial dans son style, ou dans ses idées, mais celui ou celle qui aura la meilleure colle pour le ou la tenir à son siège. Point. L’écriture, c’est d’abord du boulot et ne pas renâcler devant l’obstacle (la scène difficile qu’il faut écrire, la nouvelle passe de corrections, etc.).
Donc, à retenir :
En 1) LA COLLE AUX FESSES.
(ça tombe bien, c’est un peu mon truc, ça)

J’ai retenu aussi la méthode de correction de Lionel et le fait que ces deux auteurs multipubliés font  un tirage papier de leur roman avant de corriger. Je me dis que, dans mon cas, vu le nombre de chapitres que j’ai ajoutés/virés/déplacés/modifiés en profondeur, etc., et le nombre de versions du roman que j’ai faites, avec des yoyos de nombre de ksec effarants, ça m’aurait fait des ramettes de papier à mettre à la benne. J’espère que je serai plus productive pour le tome 2, ou plus exactement que je serai capable de sortir un meilleur premier jet en une fois. Je compte sur l’expérience du premier tome. Donc voici le deuxième enseignement : 

En 2) TIRER UNE VERSION PAPIER POUR TESTER LA METHODE DE CORRECTION DE LIONEL
(elle consiste, pour faire court, à utiliser une signalétique simple pour repérer ce qui est redondant, à déplacer avant, ou après, à supprimer, ce qui s'enchaîne mal, à développer, à vérifier, ce qui est « WTF » aussi (et même KMN, soit, Kill me now...^^), parce que ça arrive, et enfin, ce qui est BIEN, parce que c’est chouette aussi de se dire qu’on n’a pas tout à corriger… La méthode permet de faire toutes ses corrections de fond en une passe, ce qui implique en revanche un bon niveau de concentration tout le long de ce travail. Mais une seule passe ! Le rêve. Arriver à adopter cette méthode sera ma petite révolution perso)

Jean-Claude de son côté nous a rappelé quelques bonnes méthodes de correction, dont le fameux « gueuloir » de Flaubert, qui consiste à lire son texte à haute voix. J’ai déjà essayé, c’est redoutable pour déceler les mots qui accrochent, les redondances, c’est vraiment étonnant d’efficacité (bon, sur 800 ksec, on en a pour un moment, mais il peut être utile de le faire sur des scènes compliquées et bien entendu sur les vingt premières pages et les vingt dernières, celles qui accrocheront le lecteur et celles qui lui laisseront une dernière impression). Il nous a mis aussi en garde contre l’adjectivite, cette maladie de l’écrivain qui alourdit la prose.

Ensuite, Jean-Claude nous a parlé édition, sous, contrats, négociation… une chose en particulier m’a marquée. Le monde de l’édition en France est une affaires de PME, y compris les grandes maisons généralistes (ou celles qu’on appelle ainsi). Alors, il ne faut pas s’étonner s’il y a parfois des loupés, s’il faut relancer pour obtenir des réponses à des questions, car il ne s’agit pas de structures énormes et ils doivent faire avec un personnel pas forcément très nombreux.

En 3) : LA VERTU PRINCIPALE DE L’AUTEUR EST LA PATIENCE.
et en 4) UN EDITEUR EST UN CLIENT, EN AUCUN CAS UN GOUROU... (à encadrer)
Donc non aux relations passionnelles, mais voyons, mon roman est géniâââl, blablabla, on est là pour faire du business une fois le bouquin achevé. C'est comme une boite de petits pois, et il faut faire en sorte que ça se vende. Bah oui, hein, ça tombe bien aussi, j'ai fait des études de marketing dans une vie antérieure, autant que ça me serve.
 
Je suis sortie de cette très intéressante journée avec le moral au beau fixe et des tas de conseils pertinents. Je ne vais pas tout retranscrire parce que je 1) j’ai la flemme, 2) je pense que c’est bien plus fructueux de participer soi-même à une formation que de lire ce que les autres en ont retiré…

Si vous avez envie d’avoir un avant-goût de ce qui se dit lors de ses formations, je vous invite à consulter une partie des supports mis à disposition par les animateurs sur le site de Lionel Davoust : http://lioneldavoust.com/telechargements/aides-a-lecriture/
Cela ne remplace pas la participation à ces ateliers, où on peut poser toutes les questions que l’on souhaite, bien entendu… (mais ces documents m’ont donné envie de m’inscrire dès que mes obligations professionnelles m’en ont laissé la possibilité)

JOUR 2 : Jeudi 26 mai, Repos avant…le speed dating des éditeurs !!! 

Le jeudi fut une journée très ensoleillée et chaude sous la bulle du livre. J'ai assisté à l'inauguration du salon :


 J’ai beaucoup flâné dans le parc, et admiré les stands extérieurs. Regardez comme c'est joli, les bords de la Moselle, par beau temps : 


J’ai aussi bien revu mon pitch avec Jean-Sébastien Guillermou qui attendait l’arrivée de ses livres. Je vous ai déjà dit tout le plaisir que j’ai eu à découvrir les deux premiers tomes de son roman Les pirates de l’Escroc-Griffe. (ICI et LA).   Le tome 3 sort bientôt (nous en aurons aux Aventuriales (blink blink) !) et c’est un JS détendu car entre deux projets qui m’a aidée à me préparer au mieux pour le speed dating des éditeurs du vendredi…

Jeudi en fin d’après midi, mon André Woodcock arrive avec notre plus jeune fils , Max, ainsi que notre passager clandestin préféré Thierry et deux passagères : Axelle Colau, autrice et booktubeuse (Chronobooks, c’est elle, à droite sur la photo !) 

et Chloé Bertrand, autrice de Positive Way chez Milady, une jolie réussite pour une toute jeune écrivaine.

Notre programme du jeudi soir pour André, Max,Thierry et moi est plié depuis longtemps : menu crêpe rapide (mon adresse de crêpes est secrète) et soirée science et SF au planétarium. Il faut une voiture pour y aller, mais autrement c’est le bonheur, cette soirée du jeudi soir. Sylvie Miller l’anime, accompagnée par un astrophysicien du planétarium  (dont je n’ai malheureusement pas le nom) dont les interventions sont passionnantes. Et tous les ans, quelques auteurs de SF se joignent à la discussion, et parmi eux, souvent, un auteur anglo-saxon. Cette fois-ci nous avions Mike Resnick, passionnant lui aussi, Sylvie Lainé dont j’admire la plume de nouvelliste, et Philippe-Aubert Côté, auteur québécois qui m’a intriguée avec la description de son humanité façonnée pour les voyages spatiaux. Le thème de cette année était « Voyages spatiaux, et l’humanité dans tout ça ? », inutile de vous dire comme ça m’a plu ! De plus, il y a une ambiance feutrée et paisible dans ces soirées, qui tient au lieu, à une fréquentation de quelques dizaines d’habitués, au sujet, propice à l’évasion de l’esprit dans les immensités spatiales, et à la personnalité de l’animatrice et son interaction avec l’astrophysicien. Un de mes rendez-vous préférés, donc.

Voici un premier très long billet, je vais en garder pour la deuxième partie de ce retour sur les Imaginales. Je vous raconterai comment se passe le speed dating des éditeurs (je resterai discrète sur mon speed dating perso, mais je vous parlerai de l’ambiance et de ce que l’on peut y trouver), et aussi je vous parlerai du reste des Imaginales, histoire de vous donner envie, qui sait, de rejoindre les fans de ce salon génial l’an prochain ?

Merci de votre lecture ! ;)







2 commentaires:

  1. Sympa ce retour, on sent que tu ne t'es pas ennuyée, même si tu as pris du temps pour toi, pour respirer, tu donnes l'impression de ne pas avoir arrêté un instant.
    C'est clair qu'il est génial ce festival, clairement unique, par contre pour ceux qui habitent loin ça reste un sacré budget à engager. De mon côté, j'espérais faire le déplacement un an sur deux mais je ne suis pas certaine d'y retourner non plus l'an prochain.
    Enfin, je verrai, il est trop tôt pour tirer des plans.

    PS : Axelle était superbe !

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    1. C'est vrai que ce sont comme de petites vacances, avec un budget à prévoir (sans même parler du craquage de livres). J'espère avoir le plaisir de t'y croiser de nouveau (et que tu me dédicaces un prochain ouvrage). Et Axelle était époustouflante dans ce costume, c'est vrai ! (et courageuse, car il faisait très lourd, ce jour-là)

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