Comme je l’ai écrit dans un billet
précédent, je travaille actuellement sur un projet de roman de
science-fiction. J’ai entamé là le projet le plus difficile de ma
vie entière. Non, je n’exagère pas.
Pendant mon adolescence, j’ai dévoré
des centaines de pages de cette merveilleuse littérature, dont
l’ouverture sur le monde et le futur me ravissait. Tout y est
passé : les bons vieux Fleuve Noir bourrés de péripéties et
de pin-up qui finissaient à coup sûr dans les bras du héros, les
Présence du Futur commandés pour Noël, Les Néo que je garde
jalousement dans ma chambre aujourd’hui encore… J’ai pris des
grandes claques mythiques comme avec « Dune » ou
« Fondation ».
Parenthèse : C’est drôle, j’ai
voulu relire « Fondation » récemment et j’ai failli
m’endormir. Il va falloir que j’analyse pourquoi un livre qui m’a
semblé génial quand j’étais gamine m’ennuie aujourd’hui. Fin
de la parenthèse.
La SF est synonyme dans l’esprit du
grand public de blockbusters de cinéma. J’en ai vu un bon paquet
quand j’étais jeune et encore aujourd’hui, dont un certain
nombre d’authentiques navets, et ne me suis jamais posé la
question de la vraisemblance de ces spectacles. En général, ces
films utilisent un décor futuriste, mais se fichent de la science
comme de leur premier pistolaser. Récemment j’ai pris conscience,
à la suite d’une réflexion dont je ne me souviens plus la
paternité, que la SF de cinéma a cinquante ans de retard sur la
littérature.
Au fil de mes lectures et des années,
j’ai découvert le steampunk avec « les Voies d’Anubis »
(il faudrait que je le relise, celui-là), la hard SF avec la
trilogie martienne, le post Apocalyptique avec « la Route »
(toujours pas réussi à le finir, d’ailleurs…trop horrible) et
tant d’autres sous-genres.
Toutes ces lectures ont nourri mon
imaginaire, et mon cerveau a construit des embryons d’histoires que
je n’ai, à l’époque, jamais écrites. Imaginez une
cocotte-minute dont on ne baisse pas le feu.
Aujourd’hui, je me retrouve avec un
synopsis de roman où j’étais partie pour aborder des tas de
thèmes, tout ce que j’avais cuisiné dans la cocotte durant plus
de trente ans de lecture : la colonisation d’autres planètes
par l’espèce humaine, la rencontre avec des espèces
extra-terrestres, les manipulations de l’humain par la nano
médecine, une histoire d’amour heureuse et une malheureuse, une
relation malsaine entre un médecin et les parents de sa patiente, un
zoo d’espèces en voie de disparition (dont la nôtre), les
problèmes de relations au sein d’une petite communauté
isolée, plus une société alien plus fantasy que véritablement
SF, avec des coutumes exotiques et d’autres trop humaines pour
sonner juste, des ET hyper puissants et hyper sages, des
Intelligences Artificielles capables d’évolution … et encore,
j’en ai déjà lâché en route (la cité sous-marine, les surfs
anti-gravité, et la sœur jumelle cachée dans un laboratoire…)Trop,
c’est trop.
Maintenant, il faut que je décide
quelle histoire je veux raconter. Et que je garde des idées pour
d’autres histoires. Je ne vais pas tout balancer dans un seul
roman. J’espère que le ciel me prêtera vie (et cerveau en état
de marche) pendant assez longtemps pour que j’en écrive plusieurs,
et des nouvelles, et des novellas.
Ceux et celles qui ont suivi le
démarrage de ce projet en 2012 s’inquiètent peut-être de ce que
je vais en faire. Je pense que je peux garder sans trop de problème
ce que j’ai écrit pour l’instant, c’est ensuite que le
synopsis va considérablement changer. Il y a du tri à faire et des
recherches rigoureuses pour que ma colonie évolue sur des bases
saines.
Ah, ben ça, on veut tout mettre et ça rentre pas. Logique. ça part dans tous les sens. Bon, t'as envie de raconter quoi ? Privilégie un ou deux thèmes et un ou deux fils conducteurs qui vont se croiser. Élague le reste. Gardes-en pour Lunatique.
RépondreSupprimerLa voix de la sagesse... ;-)
SupprimerC'est ce que je suis en train de faire (enfin, quand je ne surfe pas à droite et à gauche...)
Et en plus, il y a un appel à textes qui me fait de l'oeil. Deux, même...