Le ciel m'en soit témoin, je suis une
fan de Peter Jackson. J'ai vu peut-être dix fois "Le Seigneur
des Anneaux" en version longue, en VF, en VO, avec les
commentaires (du réalisateur, puis du responsable des effets
spéciaux, puis des acteurs...), j'ai épluché tous les DVD de
bonus, presque aussi passionnants que les films. Les premières
mesures de la musique de Howard Shore me font frissonner. Pour moi,
ces personnages sont des amis, même les méchants. Ces films ont
détrôné, dans mon panthéon personnel, l'incontournable trilogie
historique de la Guerre des Etoiles. Et oui.
Et après le Seigneur des Anneaux, j'ai
(je pense) vu tous les films de PJ, même 'Meet the feebles' en VO
non sous-titré... C'est dire.
Alors, déçue par le Hobbit ? Qui aime
bien, châtie bien... Allons, en étant honnête, je dois reconnaître
que les 2h45 de film passent correctement, malgré des longueurs. Il
faut dire que mes attentes étaient à la hauteur du choc que "le
Seigneur des anneaux" avait provoqué en moi il y a (déjà !)
dix ans. Après le succès planétaire de SDA, il semblait logique de
tourner "Bilbo le Hobbit". Néanmoins, pour avoir lu ce
livre pour enfants, je savais que le souffle épique ne serait pas
présent avec la même intensité que dans "le Seigneur des
Anneaux", incroyable chef d'oeuvre de littérature, fondateur du
genre de la fantasy. J'ai commencé à hausser un sourcil quand j'ai
appris par la presse que le projet était de faire deux films de
"Bilbo". Je n'avais pas le souvenir d'un contenu tel qu'il
ne pouvait passer au cinéma en une bonne séance de 2h30. Quand on a
parlé de trois films, j'ai commencé à me gratter la tête et à
faire la moue.
Eh bien, le résultat conforte mes
craintes : au niveau du scénario, sur ce premier film, nous avons un
prologue trop court (j'aurais volontiers pris une tranche de plus des
royaumes nains), la partie située entre la première rencontre entre
Gandalf et Bilbo et le moment où Bilbo rejoint les nains est
interminable (inutile de passer tout ce temps à contempler les nains
qui se goinfrent en dévastant la cuisine, on a compris), et ensuite
le film se résume en :
- ils avancent,
- ils se font attaquer,
- ils se font sauver par quelqu'un
(Gandalf, les elfes, les aigles géants, etc, les nains eux-mêmes
sont peu vaillants à la bataille, à mon goût),
-Thorin engueule Bilbo pour lui dire
qu'il ne sert à rien,
- et ils repartent,
- ils se refont attaquer,
- quelqu'un les sauve,
- Bilbo s'en reprend une, etc...
avec au milieu une jolie pause à
Fontcombe où on apprend que les elfes sont végétariens. Cet arrêt
permet de retrouver quelques personnages de SDA (Galadriel, Elrond,
Saroumane), histoire que les fans se sentent un peu chez eux. Ah oui,
le film présente aussi un druide improbable et crade qui se balade à
fond les manettes dans un traineau tiré par des lapins, et dont le
QI est inversement proportionnel à la vitesse : en effet, il est
supposé entrainer les orcs loin des "héros" qui
s'échappent mais comme il tourne en rond, les orcs se retrouvent
régulièrement sur leur chemin. Ca a fait rigoler mon gosse, pas
moi.
Autrement, c'est beau, bien tourné, la
3D fonctionne fort bien, il y a quelques scènes vertigineuses, mais
bon sang... Pour moi, PJ a délayé l'histoire et elle manque de
rythme et d'intérêt. Je ne pense pas que ce soit l'absence de
personnage féminin dans le film qui soit gênant (Galadriel fait une
courte apparition, et elle est plus une demi-déesse qu'une femme de
chair et de sang), je suis capable de me passer de romance dans une
histoire, mais ce film est trop long pour pas grand chose au bout du
compte.
Moi, je veux Smaug. On ne fait que
l'apercevoir dans le prologue, mais s'il est aussi impressionnant
dans les films suivants que dans ces quelques flashs lâchés par le
réalisateur, on va en prendre plein les yeux.
Voilà, Monsieur Jackson, vous nous
avez habitués à mieux. J'espère que vous allez vous reprendre au
deuxième trimestre... Mais, qu'est ce que je suis en train de dire ?
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