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mardi 23 juillet 2013

Iluvendan – tome 1 Rencontre avec Gaéria, de Nicolas Debandt et Marc-Antoine Fardin


Titre : Iluvendan – tome 1 Rencontre avec Gaéria
Auteurs : Nicolas Debandt – Marc-Antoine Fardin
Editions : les éditions de l’Homme sans Nom
Nombre de pages : 418 (dont trois pages de glossaire)
Quatrième de couverture : Iluvendan. Une cité où la magie et la technologie se côtoient et s’entremêlent.
Le Iolthän, étrange cristal noir, source d’énergie mystérieuse, assure la prospérité de la cité, fait voler ses aéronefs, offre le confort à ses habitants.
Trois adolescents, les jumeaux Feäsil et Klaod et la séduisante Imenel, vont enfin pouvoir découvrir cette cité, car c’est là qu’ils mèneront leurs études.
Les heures de cours, les rencontres avec les enseignants, les doutes personnels, cela aurait déjà de quoi  largement remplir les journées : mais voilà qu’ils découvrent des rumeurs parlant d’une pénurie de Iolthän, d’une guerre imminente face au pays voisin ! Et comment résister à l’appel de l’aventure lorsqu’on est jeune ? Les trois héros vont décider d’enquêter. Manipulés par certains, aidés par d’autres, ils devront faire face à des forces qui les dépassent, mais feront tout pour faire éclater la vérité !
« En plus de toutes ces règles, les Graveurs doivent obéir à une autre. Il est strictement interdit de modifier le cours des évènements. Toute personne bouleversant le temps est rayée de ce mur. »
A lire absolument si on aime :
La fantasy sans dragon (enfin, il n’y en a pas dans le tome 1…)
Les personnages adolescents
Les romans à héros multiples
Des touches d’humour 

A éviter si on cherche :
Un système de magie classique
Une histoire linéaire

L'avis du critique :
Premier roman d’une association de deux universitaires aux profils scientifiques, « Iluvendan » se situe dans un monde de fantasy teintée de technologie (zeppelins, éclairage, etc.). La source de son énergie est le Iolthän, un cristal qui sert également à alimenter la magie. Celle-ci est pratiquée par les Graveurs, qui utilisent (sacrifient d’ailleurs, à force de s’en servir) une plaque de Iolthän pour graver des runes reliées aux éléments fondamentaux (eau, feu, terre, …).

Il s’agit d’un roman que je classerais volontiers dans la catégorie des livres d’apprentissage : en effet, les héros au début de l’histoire sont trois jeunes gens, Imenel (une jeune fille, vive et audacieuse), ainsi que Feäsil et Klaod, deux frères jumeaux, tous en train de terminer le lycée. Ils se préparent à commencer leurs études dans la ville d’Iluvendan et attendent les résultats de leurs examens pour savoir s’ils sont admis dans le cursus qu’ils souhaitent. Feäsil caresse secrètement le désir de devenir Graveur, alors que son père souhaiterait qu’il embrasse une carrière militaire comme son frère. ..Chacun commence son apprentissage et c’est l’occasion de découvrir les différentes strates de la population de la ville. On en apprend plus sur une guerre qui se prépare contre une cité voisine, El Menin, en représailles d’une (prétendue) attaque, ainsi que sur une possible pénurie de Iolthän. On visite la ville, on prend le zeppelin, l’aérocargo, le téléiolhain…, on découvre qui sont les Acrombres, une guilde d’acrobates et d’espions redoutables que va rejoindre Imenel.

Cette partie-là m’a parue un brin longue (en fait pas assez rythmée à mon goût) quoique pas inintéressante : j’ai trouvé amusant de voir ces jeunes stresser en attendant les « résultats du bac et de l’admission post-bac» et sauter de joie en voyant leurs espoirs satisfaits. Je me suis demandée si  les auteurs ne l’avaient pas écrite alors qu’eux-mêmes vivaient les affres des partiels. Ensuite, la description de la ville et des tenants et des aboutissants politiques permettent de bien poser l’univers. Et les personnages sont attachants, en particulier le jeu entre les jumeaux, où l’un complète les phrases de l’autre, au grand agacement d’Imenel.

Ensuite, au moment où la guerre se déclenche, tout va bien plus vite : Klaod participe à une attaque calamiteuse de El Menin, se retrouve prisonnier et rencontre Narf, qui va s’évader avec lui pour rejoindre le monde nomade des Banourihs. Feäsil et Imenel vont accompagner le maitre graveur Vulien Telkar dans sa quête des sources du Iolthän, et là… on sort les effets spéciaux. Centaures, cité vertigineuse troglodyte (j’ai beaucoup aimé tout ce passage, remarquable sur le plan de l’imaginaire des décors et des personnages, super dépaysant), démonstrations de magie spectaculaire, foule de personnages bien campés, on ne s’ennuie pas.

Je me suis demandée si quelques clins d’œil à Pierre Bottéro ne pouvaient pas se retrouver entre la magie chez Bottéro (le Dessin) et chez Debandt/Fardin (la Gravure), ainsi qu’un parallèle entre les Marchombres de Gwendalavir et les Acrombres chez Gaéria. Mais ce n’est qu’une idée, et les deux univers ainsi que les personnages sont très différents.

Un bémol quand même : sur le plan du style, la prose manque parfois de fluidité à mon avis. Peut-être mes habitudes de bêta-lectrice apprentie finissent-elles par me perturber, mais j’ai relevé des « pour le moins », « quelque peu » et autres expressions à mon sens parasites, ainsi que de nombreux « sembler » peu utiles. Par contre, je n’ai pas relevé de coquilles ou de fautes (en tous les cas si peu que je n’ai pas été sortie de ma lecture), ce qui est agréable et pas forcément le cas chez tous les éditeurs. Egalement, le roman est raconté sur un point de vue omniscient qui a tendance à être moins immersif à mon goût qu’un point de vue centré sur un personnage, quitte à ce que le personnage central change au long de l’histoire. Mais bon, là, je pinaille.

Donc « Iluvendan » est un joli premier roman, dense, où  il se passe plein de choses, surtout si l’on ne s’arrête pas aux quelques longueurs où à l’évidence les auteurs se sont régalés à se promener dans leur propre univers. On les en excuse : ce monde est fignolé et détaillé, difficile de résister à l’envie de le décrire.

Iluvendan est un dyptique, je vous chroniquerai le tome 2… quand je l’aurais lu ! Autant finir sur une lapalissade.
 

Le petit plus du livre : comme toujours chez HSN, une superbe couverture, signée Alexandre Dainche, la carte du monde de Gaéria et le glossaire en fin de volume pour nous rappeler le vocabulaire de ce riche univers.

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