Ma nouvelle « En Adon, je puise mes forces » va
sortir le 17 octobre aux éditions Walrus, dans sa collection Micro. J’en suis
très heureuse car je lis des publications de Walrus depuis l’acquisition de ma
liseuse, à Noël dernier, et je suis honorée de rejoindre le groupe des auteurs
déjantés de cette excellente maison.
En fait, si j’ai acheté ma liseuse, c’est pour lire ce qui
ne sort qu’en numérique car je reste une grosse consommatrice de papier. Pour
reprendre la genèse de l’histoire, quand j’ai commencé à entendre parler de
liseuses électroniques à la télé, je me suis demandé si on ne se fichait pas de
nous, lecteurs. Quel intérêt de lire sur un bidule électronique ce qu’on déguste
si bien sur des livres réels, hein, franchement ? Sauf qu’ensuite j’ai
rejoins le collectif Cocyclics et qu’autour de moi quelques auteurs
commençaient à publier des textes en numérique seulement. Comme il s’agissait
d’œuvres et d’écrivains dont j’étais curieuse (le 60 minutes de Mathias Moucha,
la série Toxic de Stéphane Desienne, Animae de Roxane Dambre, et autres
ouvrages), j’ai fini par craquer et acquérir une liseuse, d’autant que pas mal
de mes amis étaient équipés et me faisaient volontiers des démonstrations
enthousiastes de leurs appareils. J’ai opté pour un modèle simple que je ne
connecte pas en Wifi et je dois reconnaître que j’en suis ravie. Elle me permet
de lire, en plus d’ouvrages purement numériques, des textes en cours
d’écriture, voire des textes soumis au comité de lecture auquel j’appartiens,
dans un confort parfait et en toute sécurité.
Et puis, le mouvement vers le dématérialisé s’accélère. Des
éditeurs uniquement numériques gagnent le respect de leurs pairs grâce à la
qualité de leur production. Les maisons traditionnelles réalisent qu’elles ne
pourront pas tenir sans le numérique et ouvrent leur propre collection.
Certains éditeurs disent même que le numérique les aide à tenir face aux
difficultés économiques.
Et surtout, les auteurs s’y mettent. Ce que j’aime avant
tout dans le numérique, ce sont les textes que je découvre. Bien souvent, on
sort des sentiers battus, que ce soit dans les thèmes que dans les formats. Les
formes courtes trouvent tout leur sens, les séries à l’ancienne, genre feuilleton,
sont parfaites. On trouve des nouvelles vendues à l’unité, comme mon texte et
beaucoup d’autres. Et les écrivains peuvent s’amuser à oser des histoires
différentes, bien barrées, qui auraient peut-être eu du mal à trouver preneur
en format papier. Je commence d’ailleurs à réfléchir à quelques pitchs décalés
dans l’optique de publications strictement numériques. Vous me direz que pour
l’instant la lecture en numérique est très minoritaire en France par rapport à
la lecture papier. C’est vrai, mais si on regarde l’évolution de ce support
dans d’autres pays, cette part ne cesse de grimper. Ce ne sera peut-être pas le
seul avenir du livre, mais le numérique en fera de plus en plus partie, c’est
certain. Autant attraper le train.
Mon fils vient d’entrer en sixième. Son cartable doit peser
parfois quinze kilos alors que le bonhomme en fait un peu plus de trente. Le
collège vient d’équiper la classe en tablettes qui vont remplacer les manuels
en papier. Je suis enchantée. 500 g au lieu de plusieurs kilos sur le dos, il
va trouver cela appréciable. C’est aussi ça, le numérique. Il apprendra dans
des livres de la même manière. Ce qui importe, c’est la lecture, pas le
support.
Deux objections : la transmission de sa bibliothèque et
le piratage.
Pour la transmission, c’est vrai que cela me touche. Nous
avons une grosse collection de bouquins et je me dis que cela fait partie du
patrimoine que j’ai envie de léguer à mes enfants. Quelle sera la pérennité
d’une bibliothèque numérique ? Nous risquons de nous trouver prisonniers
de la technique et de l’évolution des standards.
En ce qui concerne le piratage, quelle parade trouver ? Comment arriver à protéger les œuvres dématérialisées sans
gêner les lecteurs honnêtes qui achètent leurs livres, je ne sais pas. Walrus a
publié sur son blog une très intéressante analyse sur ce sujet.
Enfin voilà. Ne jamais dire « Fontaine, je ne boirai
pas de ton eau »… Le numérique, ce n’est pas le Mal !
Ce blog contient déjà plusieurs retours de lecture sur la
série « Toxic » de Stéphane Desienne, publication numérique chez
Walrus. Je viens de lire plusieurs nouvelles numériques vendues à l’unité chez
différents éditeurs : retours à suivre dans ces pages, donc !
Et je suis en train de lire « Roll over Amundsen »
de Jean-Claude Dunyach, publié par ses soins et promu dans le cadre de
Adopteunauteur.
Je me fais une cure de numérique ! Mais je reviendrai
au papier, vu la hauteur de ma PAL physique…et toutes les jolies dédicaces que
je collectionne.
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