Titre : Taupe
Auteur : Nico Bally
Éditeur : Malpertuis
Nombre de pages : 155
4ème de couverture :
Un beau jour
de 1864, Jules Scartaris, un jeune garçon, se retrouve victime de sa curiosité.
Entré discrètement dans une étrange machine, en compagnie d’un chat tout aussi
fouineur, il voit, impuissant, l’appareil se refermer sur lui et commencer à
s’enfoncer dans le sol. Car Taupe
(puisque tel est le nom de cet engin aux faux airs de Nautilus) vient
d’entamer sa mission, et celle-ci consiste à atteindre le centre de la Terre…Passager clandestin malgré lui, Jules devra travailler pour justifier sa présence à bord. Louvoyant entre les personnages hauts en couleur – parfois amicaux, mais pas toujours – qui composent l’équipage, il lui faudra de participer à toutes les tâches qui contribuent à faire fonctionner le vaisseau souterrain. Il y découvrira les secrets de la machine, mais aussi ceux des hommes…
Une aventure steampunk qui, entre humour et suspense, remet au goût du jour la grande tradition de Jules Verne.
À partir de 12 ans.
A lire absolument si on aime :
L’aventure
Les clins d’œil à Jules Verne
A éviter si on cherche :
Une histoire sans drame et sans violence
Des poneys…
L’avis du critique :
Du steampunk jeunesse chez Malpertuis, il n’en fallait pas plus
pour me faire acquérir ce court roman, qui a constitué une lecture partagée
avec mon garçon actuellement en sixième.
L’histoire met en scène un garçon, Jules, dont la vie n’est guère
drôle. Il sent qu’il ne satisfait pas ses parents et souffre d’un désamour qui
ne dit pas son nom mais se manifeste au quotidien. Le personnage me parait
intéressant d’ailleurs parce qu’objectivement il n’a pas de talent évident.
Doué pour rien, intéressé par pas grand-chose, c’est plus par désœuvrement que
par passion pour la science qu’il se retrouve passager clandestin, enfermé dans
Taupe, un engin révolutionnaire dont l’équipage poursuit un but fabuleux :
atteindre le centre de la Terre. Nous sommes dans un texte bourré de références
à Jules Verne, donc le centre de la Terre dont il s’agit n’est pas celui,
hostile à l’homme, décrit par la physique moderne, mais un endroit creux, où la
vie devrait pouvoir s’épanouir. Le lecteur apprend vite que c’est un aller
simple, mais comme le narrateur est Jules lui-même et qu’il raconte au passé,
nous apprenons en même temps qu’il s’en est sorti et que la séparation de sa
famille ne lui pèse pas (ce qui parait important en lecture jeunesse, je pense).
Les jeunes lecteurs apprendront avec joie que le garçon n’est pas
le seul intrus à bord : un chat est venu aussi par erreur et sa présence apporte un
ingrédient supplémentaire tendre et amusant
à cette belle histoire.
D’intrus, Jules passe au statut d’apprenti : il doit faire
tous les postes de travail dans Taupe pour trouver où il pourra se rendre
utile. L’appareil est une mini communauté où chacun travaille. Il gagne ainsi l’amitié
de plusieurs membres d’équipage, et nous apprenons le fonctionnement de la
machine et ses astuces, les tensions qui existent entre les « taupistes »,
bref nous la voyons vivre de l’intérieur et aux premières loges.
Je ne développerai pas plus mais je finirai en disant que nous
avons dévoré ce texte, passionnant, aventureux, tendre, avec quand même son lot
de drames et de violence. Nico Bally montre qu’on peut écrire une aventure
jeunesse sans mièvrerie, avec des personnages de chair et de sang. J’ai vu mon
fils prendre un air grave quand c’était de circonstance, se bidonner quand le
passage était drôle, suivre la vie des ces hommes et de ces femmes comme s’ils
étaient réels. Les noms des personnages
sont évocateurs : l’amiral s’appelle Icare, le concepteur de Taupe, Noé,
sans compter tous les noms empruntés à Voyage au centre de la Terre :
Scartaris (un des pics cités dans le roman de Verne), Sneffy, diminutif du nom
du volcan qui sert de point d’entrée aux aventuriers, j’en ai loupés d’autres,
certainement.
Mention spéciale « diversité » : l’Amiral, le
médecin et le géologue sont des femmes, toutes super bien caractérisées. Ce n’est
pas un équipage d’hommes seulement, ce qui est un plus à mes yeux pour un roman
de ce type.
Le petit plus du livre : la couverture somptueuse de Philippe
Jonzelon.
Et aussi : l’auteur reverse ses bénéfices de la vente du livre à l’Ecole
du chat à Marcq en Baroeul. Bravo à lui pour cette généreuse démarche !
Quelle belle idée qu’un voyage rétro au centre de la Terre ! :)
RépondreSupprimerMerci de ton passage, JS (tiens, tu as le même prénom que le concepteur de Taupe, au fait. J'emploie tous les moyens pour faire partager mes lectures...) ! Oui, c'est très sympa et je ne serais pas étonnée d'arriver à lire du Jules Verne avec mon bonhomme, du coup !
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