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dimanche 26 octobre 2014

Xénome, de Nicolas Debandt



titre : Xénome
auteur : Nicolas Debandt
éditeur : Les éditions de l’Homme sans nom
nombre de pages : 400

4ème de couverture :
« Je me souviens très bien du jour où je naquis à la conscience. Il y a des jours comme ça qui ne s’oublient pas. Celui-ci était un 4 février. Celui de l’année 2184. »
Yann se réveille, sans savoir qui il est ni d’où il vient. Impliqué malgré lui dans une histoire de vol d’œuvres d’art au Louvre, il débute sa vie au rythme effréné de la fuite, des rencontres, des choix et des révélations.
Nicolas Debandt, à travers la situation impossible de Yann, soulève les questions de l’être et de l’existence, et dépeint une société contrôlée et voyeuriste où la place de l’homme est définie par son ADN, et où tout s’achète, même les gènes.

A lire absolument si on aime :
La science-fiction d’anticipation, avec un double regard, scientifique et social
Des personnages bien creusés
Les dystopies
A éviter si on cherche :
De la SF « légère »

l'avis du critique :
La science-fiction est plurielle et on peut en apprécier les différents courants, plus ou moins optimistes, plus ou moins rigoureux scientifiquement. Ici on se situe dans un genre passionnant : l’anticipation, là où le « et si… ? » trouve à mes yeux toute sa puissance. Dans la lignée d’œuvres qui ont cherché à imaginer le futur, et sans nous décrire une énième apocalypse, Xénome s’attache à dépeindre un monde éloigné du nôtre par ses avancées technologiques mais terriblement actuel par ses aspects sociaux. Dans ce futur, la société est stratifiée selon des fonctions précises : Operaris, Obediensis, Nexilis, et tout en haut, les puissants Aureus. Il ne s’agit pas seulement de conventions sociales mais de réalité génétique : chaque être humain reçoit sa place dans la société en fonction de ses gènes, soigneusement triés et répertoriés. Les villes sont divisées par strates elles aussi et les différents types d’humains ne se mêlent pas, sauf par obligation professionnelle.
Les humains utilisent un mode de communication instantané nommé le WebSoc : à la fois super internet et Big Brother,  il épie la moindre déviation de l’ordre établi et régit jusqu’à la conception des enfants.
Jusqu’au jour où un homme non relié au WebSoc devient innocemment un grain de sable dans la vie de ceux qui croisent la sienne.
L’auteur exploite habilement ses connaissances scientifiques pour nous exposer un futur possible combinant les possibilités du vivant alliées à celles de l’informatique. Les plantes comme source d’énergie, produisant de l’électricité bioplanctonique, les conséquences du séquençage de l’ADN, le brevetage du vivant, tous ces thèmes plus ou moins futuristes sont mis en scène avec un souci de réalisme qui donne toute sa force à ce roman.
Le héros, Yann, est touchant de sincérité et d’humanité, certes imparfait comme chacun de nous, mais profondément attachant dans sa découverte des relations avec ses semblables. Sa voix est particulièrement immersive puisque l’auteur a choisi de le mettre en scène à la première personne. Les autres personnages sont également intéressants et leurs aventures, menées à bonne allure, tiennent le lecteur en haleine jusqu’au dénouement, à l’espoir doux-amer.

Le petit plus du livre : un auteur biologiste et tout ce qui touche au vivant et aux avancées scientifiques en ce domaine prend un relief particulier !

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