Ce billet s’adresse à mes semblables, entendez par là ceux
qui, comme moi, ont loupé le tournant du Japon et de la culture web :
anime, manga, jeux vidéo, web séries, tout ça vous est étranger. Pour vous, le
dernier dessin animé d’origine japonaise que vous avez regardé, c’était
Goldorak à la fin des années 70, le manga, vous n’en lisez pas et les ouvrez
dans le mauvais sens (pour vous la BD est restée belge ou américaine) et vous n’avez
pas de console. Vous ne jouez même pas
sur PC. Et les séries, ben vous les regardez à la télé.
(Oui, je suis comme ça. Je suis gentille quand même, hein.
Ne me fuyez pas pour ça.)
Seulement, vous êtes curieux. (C’est ma malédiction personnelle,
notez bien.)
Ou bien vous avez des ados à la maison. (Non, avoir des ados
chez soi n’est pas une malédiction, les conséquences en sont plus subtiles)
Peut-être même êtes-vous tenté de cocher les deux cases virtuelles
ci-dessus.
Alors vous vous dites : et si je les emmenais à la
fameuse Japan Expo (JE pour faire « vieille habituée ») ? C’est –y
pas une bonne idée ? Les gamins ont fait Wéééé, vous pensez bien.
Ayant la fibre de l’organisation dans le sang, je me suis
tuyautée sur le site de l’évènement pour faire ça
bien-pas-chiant-pas-(trop)-cher.
Définitions personnelles pour vous familiariser avec ma
terminologie :
Bien : logistique assurée, pour tout
Pas chiant : pas trop d’attente. Je hais les files d’attente.
Poireauter debout, berk. Berk
berk, même.
Pas (trop) cher : prix raisonnable, mais là soyons
franc, c’est l’échec assuré. Cherchez pas, tout est conçu pour vous faire
cracher au bassinet.
Entendons-nous bien : je ne cherche pas à me faire
plaindre. À l’instar de ceux qui vont en parcs d’attractions, le visiteur de la
JE sait pertinemment qu’il va payer pour des tas de trucs qui ne l’intéressent
pas mais il espère qu’il aura l’occasion de profiter de choses tellement bien
qu’il est prêt à casquer pour le package entier quand même. Et puis, les gosses
sont contents.
Voici les différentes composantes de visite qu’il vous faut
maîtriser pour faire ça bien-pas-chiant-pas-(trop)-cher.
Les billets d’entrée
Le transport
Le logement
Le ravitaillement
Et ne pas oublier les trucs secrets de mémé Domi.
Les billets d’entrée : j’ai choisi de prendre des
billets premium Zen, les moins chers des billets « privilégiés ». 65
eur la bête quand même, pour 4 jours. Ils permettent d’entrer avant l’heure
officielle (8h50 au lieu de 10 h) donc d’entrer avant plein de monde vers le cœur
du nerf de la guerre des ados qui vous accompagnent : le point dédicaces. Et
donc, peut-être, de faire partie des privilégiés du jour qui pourront
rencontrer Joueur du Grenier, Links the Sun et autres supers stars du web. Après
un échec le vendredi, samedi fut le jour où mes deux gars ont pu obtenir une
audience avec ces deux personnages, fort sympathiques m’ont-ils dit.
Les billets premium accordent aussi des files d’attente
spécifiques, plus courtes, de coupe-files pour les évènements et spectacles
(hum, de ce que j’en ai vu, on rentrait bien comme on pouvait quand même, hein…
billet premium ou pas), et pour certains points de restauration sur le site.
Assurance d’un salon pas chiant, donc.
À part ça, on a une grosse carte autour du cou et c’est tout
ce que ça fait.
Il existe d’autres billets premium, et là, accrochez vous
pour en récupérer : date précise, heure précise, contingent volontairement
limité de places, premier arrivé, premier servi… il faut se munir d’une photo d’identité
scannée sur le PC au moment de la réservation pour être à même de la télécharger
tout de suite sinon c’est mort. Tout occupé qu’on est à éponger la sueur de ses
mains qui gênerait les clics frénétiques sur la souris à l’heure H, on en
oublierait le prix exorbitant du machin au passage…Bref, vous l’avez compris,
le je ne sais plus quel jour à 10 h, je
bossais, pas question de lâcher mon taff-qui-me-paye pour me bagarrer sur
internet à tenter de récupérer 3 places avec photos sans que ça plante au
moment du paiement… un truc pour nerd, sans aucun doute. Il parait que les
places les plus courues (il doit y en avoir 100 ou 200 à vendre en Platinum)
sont toutes parties en 30 secondes. Pire que pour un concert des Stones.
Dingue.
Autrement, il existe des billets ordinaires, 1 jour, 4
jours, aussi. Tout dépend si vous avez des ados qui veulent des dédicaces au
péril de votre santé mentale ou pas. Si vous voulez juste faire du shopping, ça
peut suffire, hein. Vous allez juste faire la queue un moment.
Le transport : bon, c’est au parc des expositions à
Villepinte. Pour les Parisiens, c’est fastoche. Tu prends le RERB, tu arrêtes à
parc des expos. Hop.
Pour la provinciale qui débarque d’Auvergne, en théorie
après le train jusqu’à Bercy, c’était métro, puis RER, puis chercher l’hôtel.
Bon, j’ai choisi de prendre un taxi car mon hôtel n’était pas précisément
(malgré son appellation alléchante) au parc des expos, c’était juste à 4
kilomètres. Ça se fait, à pied, mais bon à 22h30 on avait envie de faire autre
chose qu’une balade nocturne de 45 min à une heure dans Villepinte.
Ensuite, tous les matins, depuis l’hôtel on avait bus jusqu’à
l’arrêt de RER de Beaudotte puis RER. Bref, vous l’aurez compris, l’emplacement
de mon hôtel était pourri. Mauvaise pioche.
J’ai eu du bol de tomber le samedi matin sur un charmant
jeune homme qui nous a emmenés tous les trois en voiture au salon, nous
permettant ainsi d’arriver tôt et donc … check le point dédicaces à l’heure. Il
nous a gagné une bonne demi-heure, ce gentil monsieur.
J’en viens au…
Logement :
Visiteurs d’Ile de France, vous êtes des veinards pour ce
genre de choses.
Provinciaux, attention : j’ai commis l’erreur de suivre
les conseils du site de la JE pour choisir mon hôtel. Ceci est un fumble (terme
de JdR désignant un échec critique. Oui, j’ai quand même quelques côtés geek,
discrets). On vous recommande comme choix pas cher le Première Classe
Villepinte Parc des Expositions. Ah ben oui, seulement il est à 4 km du Parc
des Expos, et donc du RER. Donc il est pratique pour rien, ni pour le transport
à l’arrivée depuis Paris, ni pour les visites journalières à la JE. Emplacement
pourri (si, il y a un truc de bien, c’est l’Hippopotamus à côté pour les diners)
Il existe un Première Classe Roissy CDG, bien mieux placé (200
m du parc), mais celui-ci n’était pas signalé sur le site de la JE. Ça, c’est
vraiment nul, parce que ça n’aide pas les primo-visiteurs…
Et alors, surtout, réservez très longtemps à l’avance (avec
une option pour annuler sans frais si vous vous plantez de date) si possible
avant que les dates de la JE soient officiellement connues, parce qu’alors les
tarifs atteignent des niveaux effarants. J’ai payé une chambre triple dans un
Première Classe 110 euros la nuit soit 4 fois le prix d’une période normale
(vérifiez, en ce moment, c’est entre 31 et 35 eur). C’est toujours un Première
Classe, hein, c’est le prix d’un Mercure, mais ça reste un hôtel bas de gamme. Donc
ça frise l’arnaque, et c’est pas les 10% qu’on a soi-disant de rabais par la JE
qui font mieux passer la facture. Donc là, mauvais plan. Si je dois refaire
cette visite, je viserai un patelin sur le RERB, pas forcément Villepinte ou alors
je tenterai le truc de réserver très tôt, même un an à l’avance en prenant le
pari que l’évènement se situera la première semaine de juillet. Quitte à
annuler sans frais si c’est pas ça. (voilà, je pense, un bon truc de mémé Domi,
soufflé d’ailleurs par une autre visiteuse)
Le ravitaillement : méthode parc d’attractions. Faire
un bon petit déjeuner, estomac total blindé. Ensuite, mangez en décalé :
récupérez des sandwiches vers 11 h, avant que la queue ressemble à celles de la
distribution des tickets de rationnement sous l’Occupation. Et le soir, vous
vous faites un vrai repas (d’où l’Hippopotamus, sa sangria et sa bavette ). Il
y avait de nombreuses offres de nourriture asiatique, prises d’assaut. Je n’ai
pas vraiment creusé le sujet. En fait, quand je suis dans ce type d’évènement,
je n’ai pas vraiment envie de faire un repas comme au restaurant parce que j’aime
le calme, ce qui nous amène au point suivant.
(Bon truc de mémé Domi) Bruit d’enfer !
Alors, attention, là, je ne plaisante pas. Ceux qui me suivent
savent que je suis une fan de musique, amplifiée hein : hard rock, pop, j’aime
les festivals, être dans la fosse avec les copains, je fais rarement dans le
classique. Afin de préserver mes oreilles et continuer à aller en concert à
plus de quatre-vingts ans si le ciel me prête vie, je porte volontiers des
protections auditives qui filtrent les fréquences les plus nocives pour le
tympan sans gêner la perception de la musique. J’ai eu la bonne idée de les
prendre avec moi pour la JE, alertée que j’avais été par un de mes contacts
Facebook qui m’avait fait part du désagréable niveau sonore du salon.
C’est
très en dessous de la réalité.
Franchement, si vous vous trouvez par exemple
près des scènes de tournois de jeux vidéo (ex stand Nintendo) avec la démo live
de Just Dance derrière vous, vous en prenez plein les feuilles, c’est une
horreur. Le pompon étant largement remporté par la sonorisation démente de la
scène Ichigo (grande salle pouvant contenir 15000 âmes, je crois). Sauf que si
vous allez à un spectacle peu couru et que, du coup, vous avez de la place près
de la scène, le niveau sonore est très largement au dessus de ce que j’ai
expérimenté en concert. Même avec les bouchons, c’était à la limite du
supportable. Alors, vraiment, si vous allez là-bas avec des enfants, emmenez
des bouchons d’oreilles et faites-les leur mettre, même s’ils râlent. Ça ne coûte
pas cher, pas besoin d’avoir des trucs élaborés, mais protégez les tympans de
vos gosses. Et les vôtres aussi. Un tympan, ça ne se répare pas.
Autre point à savoir : la chaleur. 2015 a été un cru
particulièrement gratiné en terme de chaleur. Néanmoins, c’est une remarque qui
est générale d’année en année. Malgré la climatisation des halls, il fait très
chaud donc emmenez de l’eau, sinon vous la paierez fort cher sur les stands du
salon. Et les sprays d’eau minérale nous ont bien aidés, surtout quand nous
avons fait la queue sous la verrière en plein soleil à 13h30 le vendredi. Mon
côté secouriste épiait mes voisins et des signes éventuels de malaise. Il y
avait de quoi. Donc le spray pour se rafraichir, c’est un autre bon truc de
mémé Domi (suggéré sur le Twitter de la JE, d’ailleurs)
À part ça, Domi, c’était bien ou pas ?
Bon, il me manquait 95 % des codes pour m’éclater autant que
mes ados, soyons honnêtes.
J’ai apprécié deux choses dont mes gamins se fichent :
la partie culture du Japon, son artisanat en particulier (ça m’aurait donné
envie de me mettre au japonais) et le shopping. J’ai rencontré une copine et
nous sommes allées faire le tour des boutiques : j’ai déniché un
serre-taille superbe qui ira bien, je pense, avec ma tenue steampunk, une jolie
robe poupoupidou (oui, un brin vintage années 50, quoi), et j’ai découvert la
boutique AOI et là j’aurais acheté le magasin, pour homme ou pour femme, c’était
superbe. Bon, j’ai été raisonnable (surtout que nous étions pas mal chargés) et
je me suis contentée d’une chemise pour mon chéri mais j’ai noté l’adresse à
Paris et j’y reviendrai, c’est sûr. J’adore ce qu’ils proposent, que ce soit en
prêt-à-porter ou en kimonos. Bref, côté achats, la JE est un énorme supermarché
geek, où on trouve de tout, y compris quelques maisons d’édition comme
Bragelonne, l’Homme sans Nom et quelques autres. (bien sûr, j’y suis passée^^)
Et là où nous sommes d’accord mes jeunes et moi, c’est sur
la beauté des costumes des cosplayers. Franchement, le spectacle permanent au
fil des allées valait la visite. Ils m’ont tous éblouie et j’ai apprécié leur
gentillesse, le temps d’une photo. L’ambiance générale du salon est sympa, des
visiteurs se promènent avec leurs panneaux Free Hugs, c’est bon enfant en
général.
Mais bon, c’est aussi crevant qu’un parc d’attractions,
donc, à moins que vous soyez cosplayers et prêt à tout endurer pour présenter
votre costume, adoptez une tenue confortable et facile à éplucher (il peut y avoir
des endroits où la climatisation fonctionne très fort et où vous serez contents
d’avoir un sweat à passer), prévoyez de l’eau, des chaussures confortables et
un sac à dos. Des sous aussi, c’est un monde plein de tentations.
Et des bouchons pour les oreilles. Primordial ça.
Un bien beau billet brillamment brossé.
RépondreSupprimerMerci Thierry ! J'espère surtout qu'il sera utile (et il me servira de pense-bête pour une future visite. Peut-être juste un jour pour le shopping...^^)
RépondreSupprimerAoi clothing, j'adore ! J'ai une jupe et une ceinture de chez eux, et j'y repasserai quand j'irai à Paris.
RépondreSupprimerSinon, je n'ai pas encore eu le courage d'aller à la Japan expo, même si j'adore cet univers, la foule me fait peur.
C'est vrai qu'il y avait pas mal de monde le samedi, le vendredi aussi d'ailleurs. Le dimanche était plus calme.
SupprimerJe t'imagine bien en AOI clothing, ça doit bien t'aller ... <3
Ca donne envie d’y aller ! En plus le stand de Bragelonne était sompteux, snif !
RépondreSupprimerAh ça ! On ne pouvait pas le manquer : une sorte de château au milieu de la zone culturelle. Très beau stand, c'est sûr, et une équipe dédiée super sympa.
SupprimerArf, j'ai raté l'article (tu devrais les reposter sur G+ - je crois même que tu peux automatiser ça ^^).
RépondreSupprimer=> Je l'ai faite il y a deux ans, et franchement, je recommencerai pas : c'est cher, c'est pas tellement plus qu'un supermarché géant (surtout que moi, j'étais venue pour le côté Comic-con, à l'époque, qui était plutôt indigent), j'ai passé plus de temps à me repérer sur les plans (très mal fichus) qu'à profiter des expos...
Bref, très déçue, surtout que je suis pas fan à ce point des mangas etc.
Voilà, je suis un peu dans le même état d'esprit. Comme dirait César, Veni, Vidi, Jreviendraipli.^^Merci de ton passage ! (je vais regarder l'automatisation dans G+, en effet, ça peut servir)
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