Vous le savez ou pas, mais j’aime la musique. Je suis née au
milieu des années soixante et j’avais la chance d’avoir deux frères fous de
jazz et de blues. Ils m’ont trainée à mon premier concert à l’âge de 12 ans
quand eux-mêmes étaient étudiants, pour aller voir un concert à l’opéra de
Clermont (à l’époque où le jazz remplissait d’étudiants les salles de concert.
Autre temps.)
Depuis, j’adore le spectacle vivant et j’y vais toutes les
fois où mon planning me le permet, ainsi que mes finances car, pour certains
artistes, célébrité rime avec exorbitants cachets. Je n’hésite pas s’il le faut
à faire (beaucoup) de route pour aller applaudir un artiste.
J’ai aussi la chance d’habiter à côté de Clermont Ferrand,
ville désignée comme la plus rock de France par les Inrocks en 2009. Vers l'article
Je suis donc allée voir dimanche soir un groupe fabuleux,
les Blues Pills, des jeunes à un seul album, qui nous font un bon gros rock
énervé, revival des années 70. Un mélange de Doors, de Janis Joplin et de Led
Zeppelin. 19 euros pour ce bonheur-là,
je ne regrette pas mes sous.
Par contre, ma vie en concert est particulière. Quand
j’étais célibataire, timide, tout ça (rigolez pas), je n’allais jamais dans la
fosse. Trop peur de me faire bousculer, de ne rien voir, sans compter la
possible promiscuité avec des goujats tripoteurs. Woodcock, après m’avoir mis
le grappin dessus il y a des années, m’a convaincue de changer mes habitudes et
de prendre les places debout « pour l’ambiance ».
C’est vrai que de
l’ambiance, il y en a. C’est finalement sympa et je ne vais que dans des
concerts relativement civilisés (pas trop de pogo, quoi). J’ai quand même
établi la liste des trucs qui m’énervent (et me gâchent même un peu le plaisir)
lors des concerts :
1)
Le mec de
2m58 ou la fille avec des cheveux volumineux façon blackexploitation ou le gars
en cosplay de perroquet (oui oui) qui se met devant moi alors que j’étais si
bien placée avant le premier accord. Pour Francis Cabrel, il y a bien quinze
ans de ça, j’étais à 10 m de la scène mais je n’ai vu que la touffe de cheveux
et le bout du manche de la guitare du musicien. Je sais, je ne suis pas grande,
mais pourquoi faut-il que les personnes aussi immenses se collent devant moi,
hein ? Je dois avoir l’air inoffensif.
Je me vengerai en les mettant comme personnages dans mes histoires. Et
là, ça va saigner. Ils vont prendre cher, ils n’imaginent même pas. Surtout le
mec en perroquet avec sa foutue crête.
2)
La personne qui pousse pour me piquer mon trou
qui permet de voir le chanteur. Alors là, on est en pleine mécanique des
fluides. Mon chéri me met devant lui, entre deux têtes, je vois super bien…
mais ça ne dure jamais. Parce que le jeu subtil des balancements de la foule
nous font dériver et bizarrement, hop, une des deux têtes se retrouve pile
devant moi. J’ai essayé les platform boots New Rock, mais ça ne suffit pas pour
mon problème de taille. Néanmoins, ça impressionne les voisins qui ont peur que
je marche sur leurs Converse…
3)
Les agités qui sautent partout, headbangent, et
me bousculent au rythme de la musique. Spéciale dédicace à mon fils et son pote
dimanche soir. Je vous aime bien, les gars, mais la prochaine fois, ce sera
coup de boule.
4)
Les artistes escrocs qui se font payer une
fortune pour une prestation calibrée et sans surprise. Non, je ne citerai
personne… Allez, si. Trois barbus qui font du rock californien. 65 eur en 2011 pour une place en fosse et 1h15 de
concert, c’était du vol et c’était même pas terrible musicalement.
5)
Le son trop fort. C’était le cas dimanche,
aggravé par un équilibre pas idéal entre les instruments. Alors là, vieille c…
inside, mais il y a bien trente ou quarante ans, je ne souffrais jamais du son.
J’ai commencé à me dire que quelque chose avait changé, en mal, lors de
l’unique show de Johnny où je suis allée, trainée par les cheveux par Woodcock
(oui, il a regretté aussi). C’était il y a bien 25 ans de ça, mais déjà je me
demandais pourquoi mettre un mur d’enceintes et balancer autant de décibels
dans la figure de gens innocents qui avaient payé leur place avec de l’argent
honnêtement gagné. L’inflation des décibels en concert, je trouve ça
complètement dingue, on prépare des générations de sourds. Depuis, je ne vais à
aucun concert sans protection auditive et j’ai élevé mes enfants en les mettant
autant en garde contre le danger des décibels que contre ceux de la cigarette.
Mais reconnaissez que c’est un truc de malade. La musique ne gagne rien à être
aussi forte… Un tympan ne se répare pas,
à propos.
Sur
le thème et si vous avez envie de rire un peu, je vous conseille la lecture de
la BD de Zep, l’enfer des concerts, bourrée d’anecdotes et de moments vécus,
que vous trouverez facilement sur le marché de l’occasion ; elle a été rééditée sous le titre de Happy Rock en
2010 chez Delcourt.
Vous aussi, des trucs vous énervent quand vous êtes au
spectacle ?
Les trois barbus sont texans.... signé:Jeff
RépondreSupprimerJ'ai toujours cru qu'ils faisaient du rock californien. C'est incompatible ? ^^
RépondreSupprimerLes stars qui font un concert express et qui ne font pas de rappel...
RépondreSupprimerAh oui ! Agaçant aussi... Pour commencer, il y a les concerts-fleuves de ceux/celles qui ne sont pas radins ou radines. Heureusement que ces artistes-là existent pour compenser les déceptions...^^
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