Je me suis faite très discrète ces
derniers temps car je planche avec passion sur le tome 2 de mon
premier roman. J’ai peiné à démarrer mais je me trouve en ce
moment dans une phase dynamique où les mots s’alignent sans peine.
Je sais où je vais, je connais mes personnages et de temps en temps,
j’ai des idées nouvelles que je trouve géniales (en toute
modestie ! ) Bref, c’est le bonheur.
L’écriture d’un premier jet est
très particulière. Elle me provoque des moments d’absence, voire
génère chez moi l’obsession de mon histoire. Certains états
mentaux, le plus souvent des moments de détente, sont
particulièrement favorables à la créativité, c’est pourquoi
j’ai beaucoup souffert de mon manque de productivité en fin
d’année 2016, tant j’étais épuisée et stressée par mon
travail-qui-me-fait-manger et incapable de trouver ces instants de
grâce.
Là, tout de suite, j’écris une
scène charnière dans ce roman, où tout va voler en éclats. Je me
sens pas mal déstabilisée de savoir que cette scène est centrale.
Ce pourrait être paralysant, même, et bloquer l’envie d’écrire
de peur de mal faire. Mais tant pis. Je l’écris comme elle vient.
En revanche je pense que je la retravaillerai pas mal pour qu’elle
prenne autant aux tripes que je le souhaite. Le tout est de sortir ce
fichu premier jet, cette sorte de brouillon de roman, cette base sur
laquelle je retravaillerai dans une deuxième phase.
Je crois que j’écris facilement en
ce moment parce que j’ai beaucoup hésité avant. Ces hésitations,
ces soirées à ne sortir qu’un ou deux paragraphes étiques et à
en sortir épuisée quand même, ont été nécessaires à la
maturation de l’histoire. Il me semble que les écrivains ne sont
pas toujours conscients que leur histoire s’écrit dans leur
cerveau sans qu’ils s’en rendent compte et qu’elle se présente
quand il se doit. Il n’est pas très utile de se désespérer quand
on produit peu. En fait, nous produisons toujours, en sous-main, dans
un coin de notre imagination, il faut juste être patient et ne pas
se décourager. Les mots finissent toujours par se présenter. Et là,
l’écriture coule sans effort.
Je m’aide d’un synopsis très
général et des jalons détaillés des quatre ou cinq scènes
suivantes. Je connais la fin du roman, ce qu’il va advenir des
personnages. C’est tout. Je ne structure pas trop car je me
souviens avoir tué l’envie d’écrire un de mes premiers textes
lorsque j’étais toute jeune parce que j’avais voulu écrire un
plan détaillé. Arrivée au bout du plan, j’avais constaté avec
consternation que l’histoire avait cessé de m’intéresser et je
n’ai jamais écrit le roman. Ce cuisant échec m’a servi de
leçon. Je structure au minimum et je laisse venir le reste. Je me
qualifie de jardinière assistée par architecture. Je sais que l’une
de mes copines autrices a bien aimé l’expression ! ;)
Voilà, j’ai donc en ce moment le nez
enfoui dans mon ordinateur. Cela m’aide à patienter car le tome un
est toujours en soumission auprès de plusieurs maisons, depuis
presque sept mois pour certaines. Pour l’instant, j’ai reçu
quelques refus, dont un plutôt élogieux qui regrettait le format du
texte et m’invitait à en présenter un autre moins copieux. J’ai
chaleureusement remercié l’éditeur qui m’a adressé ce « non »
encourageant. J’espère que la prochaine réponse sera un « oui »,
ce serait encore mieux, mais en attendant, au travail !
Il est encore temps de vous souhaiter
une bonne année, heureuse, sereine, et pleine de joies et de bonne
santé !
Yeah ! Je suis tellement content que ta muse soit de retour ! Bravo ! Hâte de lire ça ;)
RépondreSupprimerYeah, j'en suis à 30% ! Et je te retourne le compliment ! C'est sympa de se dire qu'on premier-jette en même temps que d'autres ! ^^
SupprimerQapla'
SupprimerPas encore, Thierry, mais on y travaille ! ^^
RépondreSupprimerL'expérience du plan trop détaillé qui, finalement, désintéresse du texte me rappelle quelque chose vécu récemment. A vrai dire, lire ton expérience me rassure. Je complexais - et complexe - encore en lisant les (nombreux) articles qui conseillent de faire des plans détaillés, je me suis dit que je devais être nulle pour ne pas réussir à appliquer cette façon de procédé :/.
RépondreSupprimerCourage pour ce premier jet \ô/ !
Merci Lehua pour ton message ! <3 En fait, on a coutume de "diviser" les auteurs en deux catégories : architecte ou jardinier. Sauf que parfois les architectes (adeptes des synos détaillés) se laissent tenter par le jardinage (laisser pousser l'histoire) et inversement ! On peut changer de méthode en fonction du type de texte. La meilleure méthode, c'est celle qui fonctionne pour soi et pour son texte !
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RépondreSupprimerDominique Lémuri : c'est clair :D
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