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vendredi 21 avril 2017

Créer du lien


Je viens de terminer la rédaction du premier jet du tome deux de Colonie(s) et je vais donc en attaquer les corrections.
Petit à petit, des idées me viennent pour les mener, ce qui est bon signe. J'en ai eu une récemment, dont je n'avais pas vraiment conscience du potentiel : porter plus mon attention sur les personnages secondaires.
Quand je travaille sur un projet d'écriture, je m'attache à créer un univers intéressant, une intrigue prenante, des personnages attachants (vous me direz : c'est le minimum si tu veux avoir des lecteurs...). Concernant ce dernier point, je m'intéresse en premier lieu aux personnages principaux. Dans le cas de Colonie(s), j'en ai trois, chacun représentant un groupe humain sur ma planète et ayant son point de vue. Il est important que ces protagonistes-là portent l'histoire, la fasse évoluer, évoluent eux-mêmes (ce qu'on appelle la trajectoire du héros).
Et puis, il y a les autres. Comme je n'écris pas un huis-clos, et que qui dit « colonie » dit « plein de gens », il a fallu que je réfléchisse à ceux dont le chemin allait croiser la route de mes personnages.
Il y a les incontournables : chez moi, le commandant de vaisseau, l'antagoniste, le second du commandant, l'antagoniste numéro deux, etc... Je les ai creusés aussi, leur ai trouvé motivations, passions parfois (on s'en fout si le commandant aime le macramé, mais j'ai un perso musicien et ça a du sens dans l'histoire), passé, etc. et souvent, ils interagissent avec les protagonistes principaux ce qui leur donne une véritable importance.
Et les autres ? Au début, ils n'étaient souvent que des noms ou des silhouettes mais je me suis rendu compte que c'était très amusant d'imaginer des dialogues pour eux avec les personnages principaux. Ou bien entre les protagonistes secondaires. On peut aussi établir une complicité avec le lecteur si dans une scène un personnage secondaire est témoin d'un fait dont il garde le secret, dans une autre scène, vis-à-vis d'un personnage principal. La situation devient alors savoureuse pour le lecteur car il a « une longueur d'avance » vis-à-vis du protagoniste tenu dans l'ignorance et peut-être mis dans l'embarras. On appelle ceci « l'ironie dramatique » et je pense avoir quelques idées d'endroits où je pourrais en glisser.
Je me suis amusée à faire une liste de mes personnages pour me demander si, à un moment ou un autre, ils allaient être amenés à se rencontrer, deux par deux ou en groupe. Quelle serait la teneur de cette rencontre ? Seraient-ils gênés, à l'aise, insolents, agressifs, admiratifs ? Il y a plein de situations à imaginer qui, bien qu'absentes du syno, feraient des scènes qui permettraient de mettre de la chair dans ces êtres imaginaires.
Après, point trop n'en faut : il ne s'agit pas de rallonger la sauce du roman en rajoutant des scènes intimistes sympathiques mais inutiles au fond. Il faut justement qu'elles aident à faire avancer l'histoire, de façon dynamique et vivante.
Je pense que parmi mes travaux de correction, je vais faire un diagramme de mes personnages et les relier les uns aux autres pour visualiser si oui ou non je pourrais créer du lien supplémentaire et utile pour l'histoire, entre eux. Leur donner l'occasion de dévoiler une facette de leur personnalité qui les rendra plus proches du lecteur et accentuera leur humanité de papier. Parce que dans la vie, c'est bien ce qui se passe, n'est-ce pas ? On ne parle pas seulement à ses proches ou à ses collègues, on échange aussi avec des inconnus, ou des personnes qu'on ne verra qu'une fois dans sa vie. Cela n'empêche pas ces micro-rencontres d'être porteuses de sens, voire d'étonnement ou de réflexion. Eh bien, je vais tenter de faire ça dans mon roman ou au moins rajouter cet élément dans mes cogitations en cours de correction.
Bref, ce soir je suis contente : 464 ksec, c'était ce que j'avais prévu en volume et je l'ai fini en gros en 5 mois. (plus deux ou trois mois de conception/synopsis/réflexion/dessins/schémas pourris mais utiles). C'est intéressant comme étape pour moi car, pour la première fois sur un long projet, j'ai été capable d'estimer correctement mon temps d'écriture et la longueur d'un projet.
Donc, hop ! Champagne.

6 commentaires:

  1. C'est du boulot de créer un univers.

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    1. Eh oui, c'est vrai. J'ai commencé ce projet en 2012, ça commence à faire un bon moment ! Merci pour ton passage !

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    1. yep ! je suis bien contente d'en avoir vu le bout, de cette version. Courage pour tes propres projet !

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  3. Bravo pour cette fin de premier jet! Cinq mois pour un roman, c'est du sacré boulot, bien mené, bien bouclé :)
    Courage pour ton plan de corrections! J'aime bien ton idée de développer un peu les personnages secondaires, j'espère que tu vas bien t'amuser à peaufiner tout ça!

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    1. Pour la durée, je crois que c'est l'expérience du premier tome qui a joué. J'ai tellement galéré pour le mettre au point que j'ai essayé de ne pas refaire les bêtises du premier ! :) Merci pour ton passage Florie, tes personnages à toi aussi sont bien campés et pleins de vie.

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