Je viens de terminer la rédaction du
premier jet du tome deux de Colonie(s) et je vais donc en attaquer
les corrections.
Petit à petit, des idées me viennent
pour les mener, ce qui est bon signe. J'en ai eu une récemment, dont
je n'avais pas vraiment conscience du potentiel : porter plus
mon attention sur les personnages secondaires.
Quand je travaille sur un projet
d'écriture, je m'attache à créer un univers intéressant, une
intrigue prenante, des personnages attachants (vous me direz : c'est le minimum si tu veux avoir des lecteurs...). Concernant ce dernier
point, je m'intéresse en premier lieu aux personnages principaux.
Dans le cas de Colonie(s), j'en ai trois, chacun représentant un
groupe humain sur ma planète et ayant son point de vue. Il est
important que ces protagonistes-là portent l'histoire, la fasse
évoluer, évoluent eux-mêmes (ce qu'on appelle la trajectoire du
héros).
Et puis, il y a les autres. Comme je
n'écris pas un huis-clos, et que qui dit « colonie » dit
« plein de gens », il a fallu que je réfléchisse à
ceux dont le chemin allait croiser la route de mes personnages.
Il y a les incontournables : chez
moi, le commandant de vaisseau, l'antagoniste, le second du
commandant, l'antagoniste numéro deux, etc... Je les ai creusés
aussi, leur ai trouvé motivations, passions parfois (on s'en fout si le commandant aime le macramé, mais j'ai un perso musicien et ça a du sens dans l'histoire), passé, etc. et
souvent, ils interagissent avec les protagonistes principaux ce qui
leur donne une véritable importance.
Et les autres ? Au début, ils
n'étaient souvent que des noms ou des silhouettes mais je me suis
rendu compte que c'était très amusant d'imaginer des dialogues pour
eux avec les personnages principaux. Ou bien entre les protagonistes
secondaires. On peut aussi établir une complicité avec le lecteur
si dans une scène un personnage secondaire est témoin d'un fait
dont il garde le secret, dans une autre scène, vis-à-vis d'un
personnage principal. La situation devient alors savoureuse pour le
lecteur car il a « une longueur d'avance » vis-à-vis du
protagoniste tenu dans l'ignorance et peut-être mis dans l'embarras.
On appelle ceci « l'ironie dramatique » et je pense avoir
quelques idées d'endroits où je pourrais en glisser.
Je me suis amusée à faire une liste
de mes personnages pour me demander si, à un moment ou un autre, ils
allaient être amenés à se rencontrer, deux par deux ou en groupe.
Quelle serait la teneur de cette rencontre ? Seraient-ils gênés,
à l'aise, insolents, agressifs, admiratifs ? Il y a plein de
situations à imaginer qui, bien qu'absentes du syno, feraient des
scènes qui permettraient de mettre de la chair dans ces êtres
imaginaires.
Après, point trop n'en faut : il
ne s'agit pas de rallonger la sauce du roman en rajoutant des scènes
intimistes sympathiques mais inutiles au fond. Il faut justement
qu'elles aident à faire avancer l'histoire, de façon dynamique et
vivante.
Je pense que parmi mes travaux de
correction, je vais faire un diagramme de mes personnages et les
relier les uns aux autres pour visualiser si oui ou non je pourrais
créer du lien supplémentaire et utile pour l'histoire, entre eux.
Leur donner l'occasion de dévoiler une facette de leur personnalité
qui les rendra plus proches du lecteur et accentuera leur humanité
de papier. Parce que dans la vie, c'est bien ce qui se passe,
n'est-ce pas ? On ne parle pas seulement à ses proches ou à
ses collègues, on échange aussi avec des inconnus, ou des personnes
qu'on ne verra qu'une fois dans sa vie. Cela n'empêche pas ces
micro-rencontres d'être porteuses de sens, voire d'étonnement ou de
réflexion. Eh bien, je vais tenter de faire ça dans mon roman ou au
moins rajouter cet élément dans mes cogitations en cours de
correction.
Bref, ce soir je suis contente :
464 ksec, c'était ce que j'avais prévu en volume et je l'ai fini en
gros en 5 mois. (plus deux ou trois mois de
conception/synopsis/réflexion/dessins/schémas pourris mais utiles).
C'est intéressant comme étape pour moi car, pour la première fois
sur un long projet, j'ai été capable d'estimer correctement mon
temps d'écriture et la longueur d'un projet.
Donc, hop ! Champagne.
C'est du boulot de créer un univers.
RépondreSupprimerEh oui, c'est vrai. J'ai commencé ce projet en 2012, ça commence à faire un bon moment ! Merci pour ton passage !
SupprimerYATTA!
RépondreSupprimeryep ! je suis bien contente d'en avoir vu le bout, de cette version. Courage pour tes propres projet !
SupprimerBravo pour cette fin de premier jet! Cinq mois pour un roman, c'est du sacré boulot, bien mené, bien bouclé :)
RépondreSupprimerCourage pour ton plan de corrections! J'aime bien ton idée de développer un peu les personnages secondaires, j'espère que tu vas bien t'amuser à peaufiner tout ça!
Pour la durée, je crois que c'est l'expérience du premier tome qui a joué. J'ai tellement galéré pour le mettre au point que j'ai essayé de ne pas refaire les bêtises du premier ! :) Merci pour ton passage Florie, tes personnages à toi aussi sont bien campés et pleins de vie.
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