Bien contente je suis, car je viens de
recevoir le numéro 88 de la très tarazimboumante revue Présences
d'Esprits.
Vous y trouverez mon 9ème texte
publié, intitulé le Point Q.
Ce texte a eu l'heur de plaire à
Présences d'Esprits qui lui a adjoint un fort copieux dossier sur le
Post apocalyptique. Je suis très contente que ce texte ait trouvé
preneur parce qu'il n'était pas évident à placer. Il appartient
au tout nouveau mais réjouissant sous-genre de la SF appelé le
Quantpunk, autrement dit du décalé/punk/no future à la sauce
quantique. Si si. Si vous ne craignez ni le délire, ni les
approximations scientifiques, ce texte est fait pour vous. Je me suis
bien amusée à l'écrire, d'ailleurs !
Tiens, ça va être l'occasion de
parler un peu des sous-genres de la SF.
La science-fiction regroupe une myriade
de sous-genres plus ou moins faciles à décrire et plus ou moins
célèbres.
Je vais tenter de faire une liste, la
mienne, au moins des sous-genres que je connais, que j'ai eu
l'occasion de lire ou de regarder (dans le cas des films ou séries).
Attention, je n'ai aucune prétention d'exhaustivité, c'est une
liste pour grands débutants, hein.
- Le space opera : rien à voir avec la Callas, il s'agit de récits d'aventures spatiales, avec planètes lointaines, formes de vie non humaines, etc. On connait le space op' dans le grand public par des séries comme Star Trek ou Battlestar Galactica. En romans, je citerais volontiers le cycle d'Hypérion de Dan Simmons ou celui des Guerriers du silence de Pierre Bordage. J'ai commencé récemment celui de la Culture de Ian M. Banks.Je ne les ai pas encore lus mais on me dit dans l'oreillette de citer le cycle d'Omale de Laurent Généfort. Et il y en a tant d'autres... C'est un genre propice à l'émerveillement et un de mes genres préférés, je l'avoue, c'est pourquoi je l'ai mis en premier !
- Le planet opera : dans ce type d'histoire, l'aventure se déroule sur une planète, de préférence étrange, sinon ce n'est pas drôle. A mes yeux, le planet opera ultime, c'est Dune de Franck Herbert (pareil, c'est un cycle). Autour de la planète Dune, tout un écosystème économique et politique s'articule pour la possession de l’Épice. C'est une oeuvre grandiose, pas forcément facile d'accès (je l'ai lue à l'adolescence et j'étais contente qu'il y ait un lexique à la fin du bouquin), mais qui marque.En ce moment, mon fils lit le Monde Vert de Brian Aldiss, qui décrit la Terre à la veille de l'explosion du Soleil, alors qu'elle est recouverte d'une jungle. Dans ce type de roman, la véritable héroïne, c'est la planète, la façon dont elle dicte ses lois aux habitants. Coté film, on pourrait citer Avatar de James Cameron, où la planète est même vivante.
- Le Cyberpunk : il s'agit d'oeuvres s'attachant à la description des interactions entre humains et machines, voire mettant en scène des transhumains, donc des hommes ou femmes ayant modifié ou fait modifier leur corps pour leur ajouter des capacités. Un film assez ancien maintenant mais qui avait fait sensation à sa sortie était Tron , un surprenant Disney où un joueur de jeu vidéo se trouvait projeté dans le jeu sous forme virtuelle. On peut aussi citer le célébrissime Matrix. Autre œuvre absolument géniale, Ghost in the Shell (je parle de l'anime, la série japonaise) où les humains peuvent transférer leur ghost d'une enveloppe corporelle cybernétique à une autre pour atteindre une forme d'immortalité.Le roman souvent cité pour parler de Cyberpunk est le Neuromancien de William Gibson. J'avoue l'avoir commencé deux fois et abandonné, tellement je n'arrivais pas à « entrer dedans ». Un des mes amis me dit qu'il faut le lire en anglais parce que la traduction française n'est pas bien bonne mais bon... Lisez plutôt la voix brisée de Madharva de Mathieu Rivero : c'est du cyberpunk français et ça se lit très bien !
- Le steampunk : Ah, en voilà un genre de la SF qu'il est populaire ! Si pour une fois on veut causer français, employons le terme de rétrofuturisme. L'idée est d'imaginer une époque du passé, typiquement le XIXème siècle, où les progrès techniques rendraient les humains capables, par exemple, d'aller dans l'espace, mais avec des machines à vapeur. C'est un peu ce que faisait Jules Verne, sauf que lui parlait de son époque, et que nous, nous parlons de notre passé.Coté littérature, un bouquin qui m'a marquée est l'excellent les voies d'Anubis de Tim Powers (encore un bouquin sorti il y a un moment). En BD, la ligue des Gentlemen extraordinaires (bien meilleur en BD qu'en film). Et dans les films, je citerai le merveilleux Hugo Cabret.A noter des déclinaisons comme le dieselpunk (c'est du steampunk mais « tardif », situé entre les deux guerres : je dois dire que les oeuvres que j'ai vues revendiquées de ce genre sur certains blogs m'ont laissée songeuse : Eraserhead, admettons, mais Mad Max 2 ou Blade Runner ? Vraiment ?), le quantpunk (du no-future à la sauce physique quantique), j'ai trouvé aussi le biopunk cité sur la toile, bref on peut punker ce qu'on veut du moment que c'est cool.
- l'Uchronie : à ne pas confondre avec le steampunk, il s'agit d'un genre de SF où on joue pleinement au jeu de « et si... ». Et si Hitler avait gagné (Reich de Alain Paris) ? Et si l'homme n'était plus l'espèce dominante sur Terre (la planète des singes de Pierre Boulle). Et si Jack l'Eventreur piquait la machine à voyager dans le temps de HG Wells pour venir tuer des femmes à San Francisco dans les années 80 (C'était demain, film absolument génial)... Changer le cours de l'histoire et se demander ce que serait l'état du monde aujourd'hui, exercice ô combien passionnant. Là aussi, un genre majeur en SF et un régal de lecteur (sacré tour de force de l'auteur, en revanche, pour que ce soit bien fait)
- le post apocalyptique : genre plutôt à la mode de nos jours, pas mon préféré, mais j'en ai lu un peu... Le post-apo décrit le monde après la catastrophe, quelle qu'elle soit. Le plus éprouvant que j'ai lu (et que je n'ai pas réussi à lire autrement que par petits morceaux) fut la Route de Cormac McCarthy. On peut citer également l'excellent le Jour où de Paul Béorn et pourquoi pas la série de BD Seuls de Gazotti et Velhmann. En film, c'est là que je classerais Mad Max. Je vous conseille de vous procurer le numéro 88 de Présences d'Esprits (il vient de sortir, cinq euros, c'est pas cher!) pour le dossier Post-Apo abondamment documenté qu'il propose.
- La dystopie : genre d'utilité publique à mes yeux, il décrit des sociétés aliénantes, où les humains ont perdu leur liberté. 1984, de George Orwell, étudié en classe de nos jours, au lycée je crois, en est une des œuvres les plus marquantes. Une fois qu'on a lu ça, on comprend pourquoi il ne faut jamais laisser la moindre chance de s'installer au totalitarisme...Le meilleur des mondes, d'Aldous Huxley est aussi un vrai chef d’œuvre. Je citerai aussi l'âge de cristal, de W F Nolan, qui a certainement un peu vieilli, mais qui m'a marquée à l'adolescence. Dans le même esprit, un très bon film à revoir, Soleil vert...Autre histoire excellente, A la poursuite des slans, de Van Vogt, lu à l'adolescence aussi, et qui constitue à mon sens une bonne façon pleine d'aventure de découvrir la SF (et une réflexion puissante sur l'exclusion sous toutes ses formes) Demain, les chiens, Je suis une légende... nombre de romans pessimistes appartiennent à ce genre.En film, bien sûr, Blade Runner, une pure merveille redécouverte à chaque fois. (c'est aussi le genre de pas mal de romans récents comme Divergente, Hunger Games, etc)On y trouve en résumé, souvent (malheureusement, serais-je tentée de dire), les œuvres d'inspiration politique, où l'avenir ne nous promet généralement pas de lendemains qui chantent, hélas. A contrario...
- L'utopie : décrit des sociétés idéales mais pas forcément sans heurts (sinon, ce ne serait pas drôle). Je mettrais bien dans cette case-là les danseurs de la fin des temps de M Moorcock, où les hommes devenus des dieux s'ennuient prodigieusement et ne savent plus quoi inventer pour s'occuper.
- La hard science : j'ai franchement hésité à créer une catégorie pour elle car à mes yeux, elle contribue au fond des histoires sans être un sous-genre en soi. La hard science ou hard SF cherche à rester au plus près des connaissances scientifiques pour les extrapoler. On peut écrire du space op' en hard science (par ex les enfants de Mars de G Benford) du survival spatial comme Seul sur Mars d'Andy Weir, du planet op' comme la trilogie Mars la rouge, Mars la bleue, Mars la verte de Kim S Robinson, pourquoi pas de la dystopie ou du post apo en hard science. Il m'est arrivé de caler face à des œuvres que j'ai trouvées trop axées science et pas assez personnages. Par exemple, j'ai tenté de lire Flux de Stephen Baxter et là, je dois dire que j'ai décroché au bout de quelques dizaines de pages. Les concepts décrits et les personnages, étaient tellement éloignés de ce que j'arrivais à imaginer que je n'ai pas réussi à m'intéresser ni aux uns ni aux autres. Rare quand même que je lâche un roman de SF en route, mais c'est la deuxième fois avec Baxter (la première fois, c'était avec Voyage). On peut aimer la SF sans aimer toute la hard science, ce n'est point un péché mortel.
Vous voyez, comme il y a du choix ?
Alors, perso, quand je dis que j'écris de la SF et que les gens,
horrifiés, s'exclament qu'ils détestent ça, je crois tout
simplement qu'ils ne savent pas bien de quoi ils parlent. Parce qu'il
y en a vraiment pour tous les goûts et tous les niveaux de lecture.
Je me demande si, lorsqu'on affirme détester la SF, on n'avoue pas
en réalité qu'on déteste lire une littérature qui, sous couvert
d'imaginaire, nous projette dans notre monde et nos vies. Une
littérature qui fait réfléchir, quoi... Et de nos jours, exercer
sa pensée et son esprit critique, ce ne serait pas indispensable ?
PS : mes textes à moi, par rapport aux sous-genres de la SF ?
Fers et Talons : fantastique
In oculis veritas : fantastique
En Adon, je puise mes forces : uchronie/space op'
Flashmob : SF, c'est sûr. Dystopie ?
La biche : fantasy
la poursuite : steampunk
Externalisé : fantastique
la petite fille au ballon : fantasy urbaino-auvergnate !
Le Point Q : quantpunk, donc
Mon futur roman est un planet et un peu space op', pur jus.
Oui, je ratisse large.
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