Titre : DEMAIN UNE OASIS
Auteur : AYERDHAL
Éditeur : Au Diable Vauvert
Nombre de pages : 245
Quatrième de couverture:
Auteur : AYERDHAL
Éditeur : Au Diable Vauvert
Nombre de pages : 245
Quatrième de couverture:
Moitié médecin, moitié technocrate à Genève, il avait un nom.
Il n’en a plus. On le lui a retiré un soir, avec le reste de son existence. Une
limousine devant, une derrière, un coup de frein, des portières qui claquent,
un pistolet-mitrailleur, deux baffes bien assénées, une cagoule, des jours dans
une cave sous perfusion et somnifères… Un kidnapping.
C’est au réveil que ça commence à clocher, quelque part dans
un désert africain, à côté d’un vieillard gravement gangréné quand un commando
humanitaire lui confie la responsabilité médicale du village dans lequel il
l’abandonne…
Né en 1959 dans la région lyonnaise, Ayerdhal est auteur de
plus de vingt romans et recueils. Il a obtenu le Prix Ozone pour Chroniques
d’un rêve enclavé, le prix Tour Eiffel pour Étoiles Mourantes (en collaboration
avec J-C Dunyach) et à deux reprises le Grand Prix de l’Imaginaire pour Demain,
une oasis, et Transparences, thriller également lauréat du prix Polar Michel
Lebrun.
A lire absolument si on aime :
La fiction proche de la réalité
L’humanisme
A éviter si on cherche :
Le confort intellectuel
L'avis du critique :
Une lecture pour se prendre des claques.
Mais pas que.
Le héros/anti-héros, dont on ne connaitra que le sobriquet
« l’Interne », enlevé pour aider de gré ou de force à sauver des
populations défavorisées dans une région africaine particulièrement pauvre, va
vivre dans ce roman une métamorphose morale liée autant à la personnalité de
ses ravisseurs qu’au rôle qu’on va exiger de lui. Forcé d’apporter des soins
médicaux aux plus démunis, le héros va changer sa vision du monde et passer du
cynisme au désespoir. En tant que lecteur, on n’en sort pas indemne, sauf avec
le sentiment que la seule chose à faire pour aider un peu le tiers-monde serait
de renoncer à notre vie et de suivre l’exemple de l’Interne : partir là-bas
et œuvrer à soulager la misère. Car même avec des chefs d’État vertueux,
visionnaires, intègres, l’Afrique ne s’en sortira pas sans que les pays
occidentaux partagent leurs ressources. Malgré tous les efforts, les
sacrifices, les petits pas, rien ne se fera sans une prise de conscience
mondiale des priorités de l’Humanité. Que vaut-il mieux faire ?
Envoyer des hommes dans l’espace, conquérir d’autres planètes au prix de
considérables efforts financiers, ou consacrer une fraction de ce budget à la
lutte contre la misère en Afrique ? Quel grand chantier privilégier, celui
de l’épopée technologique et glorieuse, ou celui du partage et de la justice ?
Le roman se termine sur une malédiction, que j’ai reçue comme
tous les autres lecteurs, en pleine face.
Mais à côté de ça, quelle magnifique galerie de personnages !
Dziiya, la patronne, pour qui la fin justifie les moyens, Marité, au passé de
religieuse option terroriste, Le Chat et Golden, deux médecins enlevés eux
aussi et qui mourraient plutôt que de retrouver la vie en Occident. Leurs
relations faites de collaboration, de travail harassant et de bonnes
engueulades les rendent peu à peu inséparables de l’Interne. Je ne parlerai pas
plus de l’histoire et pas non plus des thèses défendues avec une langue admirable
par Ayerdhal. C’est un roman engagé, dense, terrible, qui n'a pas volé son Grand Prix de l'Imaginaire. Si seulement, ce n'était que de l'imaginaire...
La phrase du livre : « Tout ça c’est l’égoïsme, l’Interne,
uniquement l’égoïsme ».
Le petit plus du livre :
Les traits d’humour qui viennent parfois atténuer la dureté
du propos.
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