Ce billet inaugure une nouvelle série de chroniques : celles de mon compagnon de route. Mon mari est un gros lecteur de SFFF (encore plus que moi, je crois bien, et j'enrage) et il m'a paru intéressant de vous faire part d'un de ses gros coups de cœur de l'an dernier. (Il m'a même donné envie de lire le bouquin aussi, d'ailleurs !)
Titre : Princes de
la Pègre
Auteur : Douglas
Hulick
Editeur :
L’Atalante
Nombre de pages :
470
Quatrième de
couverture : Dangereuse cité qu’Ildrecca, où il ne fait pas
bon s’aventurer si l’on n’a pas l’œil vigilant et la main
prompte à la riposte. Pour sa part, Drothe s’y sent à son aise.
Il traque la rumeur pour le compte d’un parrain local tout en
arrondissant ses fins de mois dans le trafic de reliques impériales.
La pègre a de beaux jours devant elle… Du reste, les trois
incarnations de l’empereur qui se succèdent sur le trône sont
trop occupées à se chercher des noises pour en prendre ombrage,
tant qu’aucun meneur n’émerge pour unifier la canaille. Jusqu’au
jour où Drothe met la main sur un livre très convoité qui pourrait
bien causer la chute de l’empire. Entraîné tambour battant dans
une aventure qui le dépasse, il n’imagine pas les dangers qui
l’attendent et les sacrifices auxquels il va devoir se résoudre,
révélant au bout du compte une étonnante intégrité au service
des siens : le peuple de la pègre.
A lire absolument si
on aime : Les intrigues bien fichues et pleines de
rebondissements, les personnages complexes, les environnements
travaillés et cohérents, les récits « immersifs ».
A éviter si on
cherche : De la Fantasy avec un guerrier un magot, un nain rigolo
qui partent faire une quête trop balèze et accomplir leur destin !
Ah oui, et les Dragons aussi.
L’avis du critique :
La « Librairie de
l’Atalante » est un découvreur de talents. Un éditeur qui
sait prendre des risques et donner sa chance aux jeunes auteurs.
Souvenons-nous de Pierre Bordage et ses Guerriers du Silence ;
plus récemment le Melkine d’Olivier Paquet chroniqué ici !
Douglas Hulick en est
encore un bel exemple. Certes contrairement aux 2 auteurs cités plus
haut, il est américain, mais c’est son premier roman, qu’il a
mis plus de 10 ans à construire ; et quelle réussite !
Sur la cinquantaine de romans que j’ai lu en 2013 ; et même
avec le recul d’une année, c’est sans conteste celui-ci qui m’a
le plus marqué.
Pourquoi ?
Tout d’abord son côté
« immersif ». Ecrit à la première personne, on est tout
de suite dans le vif du sujet : Une fin d’interrogatoire
« musclée » qui donne au héros, Drothe, le premier fil d’une
intrigue passionnante qu’il va s’échiner à rembobiner jusqu’au
dénouement : Un complot qui pourrait faire vasciller l’autorité
même de l’Empereur. Le récit n’a aucun temps mort : une
fois ouvert on ne le lâche plus jusqu’au dénouement… et là
on demande la suite ! Non que le roman ne se termine pas, mais après
quelques jours Ildrecca et ses intrigues vous manquent !
Le héros ;
surprenant et attachant. Surement pas le meilleur épéiste, ni le
plus fort, mais sans conteste le plus malin, le plus organisé, et
intégrant son propre code de l’honneur qui fait qu’il tisse des
liens très fort avec un entourage dévoué ; avec la
« Famille ».
Drothe et Degane (son
compagnon le plus proche) : On pense parfois au Souricier gris
et Fafhrd.
Ildrecca
(la ville ou se déroule le roman) et l’environnement ne sont
jamais décrits précisément, mais si bien intégrés dans le récit
que tout nous paraît naturel, presque familier : On se promène
dans les ruelles, on s’imprègne de l’ambiance du marché, on se
pince le nez dans la puanteur des égouts, on lance des signes
imperceptibles à des informateurs, on « sent » les
changements d’humeur de la foule, on évite à tout prix de croiser
les Gardes Blancs, on se cache à l’approche d’un Prince Gris, on
choisit soigneusement ses mots lorsqu’on rend compte à son
employeur, on se méfie de la magie bien qu’elle puisse être utile
à l’occasion, on manie la rapière et le poignard (Hulick est
escrimeur), et même si on doit affronter la trahison, les gardes
blancs, les princes gris, la magie, et pour couronner le tout une
frangine assez compliquée, on trouve une solution pour renverser la
situation (ou pas) !
Bon, vous l’aurez
compris, cela fait longtemps que je n’avais pas pris autant de
plaisir à me plonger dans un roman aussi passionnant. Très
franchement je n’arrive pas à lui trouver de défaut.
La suite est parue il y a
quelques mois aux US : « Sworn in Steel » (Serment
d’Acier ?) et j’espère que L’Atalante aura la possibilité
de l’éditer rapidement chez nous.
Le petit plus du
livre : La magnifique couverture signée Larry Rostant qui
donne parfaitement le ton de l’ensemble.
Mention spéciale à l'excellente traduction de Florence Bury.
Mention spéciale à l'excellente traduction de Florence Bury.
"On pense parfois au Souricier gris et Fafhrd »
RépondreSupprimerOn a vu pire comme référence, bravo pour cette belle chronique ;)
PS : la chronique est signée sous le nom de Dominique Lémuri, c’est normal ? Pourquoi ne pas utiliser un autre pseudo, histoire de bien différencier les auteurs du blog ?
Merci beaucoup, Escrocgriffe. En fait, je squatte le blog de madame car c'était une première tentative pour dire les trucs que j'avais envie de dire mais sans me faire de blog à moi. C'est parti d'une l'info de l'Atalante sur ce bouquin : apparemment ils n'en ont pas vendu assez et ne pourront peut-être pas publier la suite. Ca m'a mortifié. Du coup je me suis mis à mettre des critiques un peu partout et madame a eu la gentillesse de me proposer son blog. Je me suis pris au jeu et j'en mettrai d'autres. Si elle est d'accord je prendrai mon pseudo : André Woodcock (comme Algernon pour ceux qui connaissent cette faramineuse BD). Merci encore et a bientôt aux Imaginales ?
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