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samedi 29 août 2015

Le Premier de Nadia Coste



titre : Le Premier
auteur : Nadia Coste
éditeur : Scrinéo
nombre de pages : 312
4ème de couverture :
À l’origine, il était humain…
Vaïn n’est pas mort. Pourtant, son frère l’a tué. Est-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ?
Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn ne tarde pas à imaginer que la Nature l’a sauvé de la mort et rendu différent pour éliminer son frère et sa descendance maudite…
La quête d’un immortel depuis le néolithique jusqu’au début de Rome.

A lire absolument si on aime :
Le fantastique et les vampires
Les histoires introspectives
A éviter si on cherche :
Une ènième resucée d’une certaine série de bouquins où les vampires brillent au soleil…hu hu hu

 L’avis du critique :  
Eloignée des clichés sur les vampires, Nadia Coste imagine dans ce roman le processus qui donna la « non-vie » au premier des Immortels. Le fait de situer l’origine de ce précurseur à la fin de l’époque néolithique est en soit un choix original. On est très loin du gothique victorien, et encore plus des déclinaisons contemporaines du mythe. Vaïn est un jeune homme faible, complexé, envieux, et, victime d’un meurtre, il retrouve un semblant de vie d’une façon surprenante. J’ai apprécié le non recours à une explication classique à la malédiction qui frappe Vaïn, et à celle qui touche son frère. En fait, si ces deux hommes sont maudits, la source se trouve dans les forces de la Nature, ce qui est logique pour eux et leur époque.

On assiste donc à l’émergence de ce premier vampire, qui tâtonne, hésite, découvre peu à peu l’étendue de ses pouvoirs, ses limitations, ses besoins, ses soifs. Il s’interroge sur le sens de ce qui lui arrive, cherche une raison, un but à sa non-vie. D’ailleurs, le terme de vampire n’est pas employé une seule fois dans le roman. On le voit peu à peu prendre de l’assurance, et son ego se développer jusqu’à ce qu’un sentiment de supériorité par rapport aux humains apparaisse. L’évolution du personnage est un des points forts du livre, jusqu’aux dernières pages.

En parallèle, une lignée de loup-garous (idem, non cités en tant que tels) commence son chemin sur la Terre, et cherche à survivre. L’opposition entre les deux est intéressante, d’autant qu’il ne s’agit pas d’une simple lutte de territoires entre vampires et loup-garous. Là encore, l’auteur se démarque d’œuvres récentes. (et, hum, personne ne brille au soleil… je l’ai déjà dit ? Au temps pour moi…)
Le ton est sombre, ce qui est surprenant si l’on considère les écrits précédents de l’auteur, destinés à un lectorat plus jeune. Là, on est clairement dans de la lecture pour adolescents et adultes. Bien que le protagoniste principal ne bénéficie d’aucun capital sympathie, le roman se dévore, jusqu’à la fin très bien trouvée et que je n’ai pas senti venir !

Donc une très bonne lecture, originale, prenante, violente aussi, mais jamais complaisante. 

Le petit plus du livre : de nouveau, la couverture d’Aurélien Police. Cet homme transforme en or tout ce qu’il touche.

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